Affaire Bakassi: l’argent risque de retarder la démarcation de la frontière

Par | Cameroon-Info.Net
Yaoundé - 11-Aug-2003 - 08h30   52288                      
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Au sortir de la réunion de la commission mixte Cameroun-Nigeria le 6 août dernier, les deux parties ont décidé du retrait de l’administration civile, des forces militaires et de la police de la zone du Lac Tchad d’ici décembre 2003. Une étape importante dans le processus de normalisation. Mais avant toute chose, il faudra trouver les fonds nécessaires à l’opération de démarcation. Soit un peu plus de huit milliards de FCFA…
A la quatrième réunion tenue du ? au 7 juin à Abuja, au Nigeria, les deux délégations se sont mises d’accord sur le programme de travail relatif à l’opération de démarcation de la frontière. Ce programme comporte la préparation d’une série de cartes de base sur lesquelles on devrait porter le tracé de la frontière terrestre. Y devront figurer aussi la construction et la levée des bornes. L’exécution des travaux doit se faire sur une période de 96 semaines tandis que la démarcation proprement dite demande la mobilisation des moyens financiers importants. Les autorités de Yaoundé et de Abuja sont conscientes de la difficulté qu’il y aura à trouver les huit milliards recherchés. C’est pourquoi, mercredi dernier, dans le communiqué conjoint des délégations présentes à la cinquième session de la commission mixte, on fait mention de l’examen et de l’approbation du document inttulé «Demande de fonds à la communauté des donateurs». Ce document servira d’appui à la mobilisation des ressources pour les activités de démarcation. Aux dernières nouvelles, la Banque mondiale et la Banque africaine de dévéloppement ont été saisies pour le financement du projet. On l’a fait à dessein, sachant bien évidemment que, comme le souligne Ahmedou Ould Abdallah, le représentant du secrétaire général de l’ONU, «il est peut être plus facile de mobiliser des sommes considérables pour le maintien de la paix…que de mobiliser des sommes bien plus modestes permettant de financer le règlement pacifique des différends». Il est clair que si rien n’est fait, le calendrier de travail arrêté à Yaoundé ne sera pas respecté, à moins de se lancer dans une sorte d’alchimie de nature à découvrir la pierre philosophale. S’agissant du retrait des troupes de la presqu’île de Bakassi, réputée riche en pétrole et longtemps disputée par les deux pays, le Cameroun a soumis un calendrier. Le Nigeria devrait répondre à cette proposition lors de la prochaine réunion de la Commission mixte Nigeria-Cameroun, fixée aux 29 et 30 octobre à Abuja. De toute évidence, on avance à petits pas vers la normalisation; tout dépend maintenant de la volonté politique affichée d’un côté comme de l’autre.




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