Affaire feicom : Justin Zeh Zeh se défausse sur Ondo Ndong

Par Claude Tadjon | Correspondance
- 24-Apr-2008 - 08h30   57578                      
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Depuis son exil en France, il a écrit une lettre ouverte à la Cour d'appel du Centre.
Justin Zeh Zeh a occupé le poste de directeur administratif au Fonds spécial d'équipement et d'intervention intercommunale (Feicom) avant d'être nommé contrôleur financier à l'ambassade du Cameroun en France. Poste qu'il occupait lorsque le procureur de la République près les tribunaux de grande instance du Mfoundi a lancé contre lui un mandat d'arrêt dans le cadre des enquêtes ouvertes sur les détournements de deniers publics au Feicom. Mercredi 16 avril dernier, la Cour d'appel du Centre l'a déclaré coupable de détournement de deniers publics et lui a imputé la somme de 1,106 milliard Fcfa représentant un trou dans les recettes issues des centimes additionnels communaux (Cac). Il a été condamné à la peine de 10 ans de prison ferme. Peu avant ce verdict, depuis sa cavale, Justin Zeh Zeh a adressé à la présidente de la collégialité de la Cour d'appel du Centre dans l'affaire Feicom, une lettre ouverte dans laquelle il se défausse sur l'ancien directeur général, Emmanuel Gérard Ondo Ndong. Il l'accuse d'être responsable de tous ses malheurs : "Je viens d'apprendre à travers les médias depuis mon lieu d'exil, écrit-il, que votre haute juridiction s'apprête à rendre son verdict sur l'affaire Feicom ce mercredi 16 avril 2008. A cet effet, je vous adresse cette ultime requête, qui est un cri du cœur, afin que justice me soit enfin rendue dans cette affaire pour laquelle mon innocence est pourtant établie, mais jamais l'occasion ne m'a été donnée de m'exprimer afin de me justifier". Il souligne d'emblée qu'il n'a pas choisi l'exil pour se soustraire à la justice de son pays. "Je ne suis pas en fuite", note-t-il. "J'aurais bien voulu m'expliquer, mais cette condition [l'exil] m'a été imposée par mon état de santé déclinant et les circonstances, puis dictée par les autorités judiciaires elles-mêmes". Ceci n'empêche pas Justin Zeh Zeh d'inviter la présidente, Berthe Mangué à le juger en âme et conscience, en suivant son intime conviction, "gardant à l'esprit qu'il subsistera après votre verdict une justice divine". Il s'en prend à Janvier Onana (décédé) qui, selon lui, a rédigé le rapport sur la base duquel il a été condamné en instance. Il accuse par ailleurs Emmanuel Gérard Ondo Ndong de s'être servi de Janvier Onana, pour assouvir une vengeance. Justin Zeh Zeh révèle à ce sujet que l'ancien Dg lui en voulait pour avoir "osé transmettre dès le mois de mars 2001 à la présidence de la République des preuves écrites de ses malversations à peine arrivé à la tête du Feicom, notamment la falsification des pièces comptables dans le but d'en rejeter la responsabilité sur nous, ses prédécesseurs". Il rejette les accusations de détournement des Cac qui l'accablent et indique que pendant la période de vacance qui a suivi le décès du directeur M. Biwole, une co-gestion à trois avait été instituée, sous la direction du président du comité de gestion de l'époque M. Koungou Edima. "Je n'étais qu'un des trois sous-directeurs et non le directeur par intérim tel que l'accusation m'a injustement présenté". De son exil, il croit savoir que sa famille est "prise en otage et privée de sortie du Cameroun" et indique qu'il vit "dans un camp d'exilés politiques où [il] partage une chambre avec quatre personnes et reçois une ration alimentaire mensuelle de 140.000 CFA". L'ancien contrôleur financier de l'ambassade du Cameroun à Paris révèle au passage n'avoir jamais pris fonction dans la capitale française parce que les autorités de ce pays qui "réclamaient le règlement de dettes privées à l'Ambassade et à l'Etat du Cameroun, n'ont pas accepté la création d'un poste supplémentaire dans "une Ambassade au bord de la ruine"". Il a fait copie de cette lettre ouverte, expédiée sous le couvert de Me Marie Claude Edjang, avocat au barreau de Paris et Me Sylvestre Mben, avocat au barreau du Cameroun, à des médias nationaux. Source: Le Jour




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