Affaire Laurence Vergne: La réaction du gouvernement

Par Jean Francis Belibi | Mutations
- 15-Oct-2007 - 08h30   54140                      
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A quelques jours de l’arrivée à Paris de Paul Biya, Amadou Ali et Edgar Mebe Ngo’o parlent de l’enquête sur l’assassinat de la française...
" Ce n’est pas ce genre d’affaire qui va ternir les relations franco camerounaises. Ces relations se portent très bien ". Amadou Ali a tenu à minimiser l’incidence de l’assassinat dans la nuit du 6 janvier 2007 de Laurence Vergne, assistante coopérante en service à l’Institut de recherche pour le développement (Ird) dans une déclaration à notre confrère Charles Ndongo de la Crtv vendredi dernier. Le Vice premier ministre en charge de la Justice, apportait ainsi la réaction du gouvernement sur l’enquête ouverte après l’assassinat de cette coopérante française. Une enquête dont on retiendra qu’elle intervient à quelques jours de la visite en France du chef de l’Etat camerounais. Paul Biya doit en effet effectuer une visite de travail dans la capitale française du 23 au 26 octobre prochain. Outre la première communication qu’il délivrera au siège de l’Unesco, le président de la République aura un entretien avec son homologue français Nicolas Sarkozy le vendredi 26 octobre 2007 à l’Elysée. On imagine bien que cette affaire ne manquera pas de préoccuper les autorités françaises, qui font l’objet de pressions de la part de la famille de la victime. Une famille qui se plaint notamment de la lenteur dans les procédures engagées pour retrouver les assassins de Laurence Vergne. Outre ce contexte, Amadou Ali a tenu à déclarer qu’il intervenait après la campagne menée par " une certaine presse instrumentalisée par certaines Ongs ". qui présentait la justice camerounaise comme l’une des " plus corrompues au monde " Le Garde des Sceaux faisait sans doute allusion aux déclarations de Madeleine Afité, la présidente de la Maison des droits de l’Homme (Mdh) du Cameroun au quotidien français " Libération ". Cette ONG qui aurait mené ses propres investigations sur l’assassinat de la française, affirmait par la voie de sa présidente qu’ " un puissant chef de gang dans le milieu du grand banditisme local, avait été arrêté par la police une première fois peu après le meurtre. Mais il aurait monnayé sa libération, quittant le commissariat où il était retenu sans être inquiété " Une affirmation qui a le don d’irriter les autorités camerounaises, d’où le courroux du Vice premier ministre " Qu’on nous dise qui a été corrompu, et qui a corrompu qui. Qu’on ne nous dise pas que nous avons arrêté les vrais coupables et nous les protégeons " Pour Amadou Ali, dans le cadre de l’affaire Laurence Vergne est " Un certain nombre de personnes ont été interpellées et placées sous mandat de dépôt " dans le cadre de ce qu’il appelle " une affaire de droit commun " Au total, " 10 suspects ont été identifiés. Neuf ont été interpellés ", selon Edgar Alain Mebe Ngo’o le délégué général à la Sûreté nationale. Une plainte a été déposée auprès du Tribunal de grande instance de Paris par les avocats de la famille Vergne. Tout en affirmant la volonté et la disponibilité des autorités judiciaires camerounaises à coopérer avec leurs homologues françaises dans cette affaire, Amadou Ali n’a pas manqué de se demander ce que faisait la Française sur le lieu de son assassinat " à cette heure là et avec les personnes avec qui elle se trouvait " .




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