Porter le niveau du commerce intra-Etats de 3,5 % actuellement à 10% en 2021. C’est le défi que veut relever la Communauté Economique et monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC).
La sous-région entend franchir un nouveau cap dans le commerce entre ses six Etats membres (Cameroun, Gabon, Congo, Centrafrique, Tchad, Guinée-équatoriale) «en promouvant désormais et prioritairement le commerce des produits industriels fabriqués localement», précise Michel Niama.
Le commissaire en charge du marché commun de la CEMAC croit que c’est la meilleure solution qui permettra à la sous-région de booster sa croissance et son développement. Car regrette-t-il, la sous-région est riche en ressources naturelles de toutes sortes et s’appauvrit paradoxalement dans l’importation des produits de consommation à la qualité douteuse.
Pour preuve, la CEMAC accuse un déficit alimentaire de 2000 milliards de FCFA, dont près de 400 milliards de FCFA dus à l’importation de la viande et produits bovins, alors que le Tchad dispose de 120 millions de têtes de bovins qui pourraient alimenter toute la sous-région.
Pour la CEMAC, il faut désormais changer de paradigme; inciter les operateurs économiques, avec l’appui du système bancaire de la sous-région, d’investir dans l’espace communautaire grâce aux opportunités et matières premières qu’offrent ses six pays. L’objectif in fine est d’accroitre le volume des échanges, synonyme de croissance et de développement.
L’appel est donc lancé aux operateurs économiques de ne plus se contenter des petits marchés locaux, mais du vaste marché régional qui regroupe 54 millions de consommateurs. De belles niches en perspectives.
Dans cette optique, le Comité régional d’agrément au tarif préférentiel généralisé CEMAC se réunit pendant quatre jours à Douala pour étudier 285 produits industriels d’origine CEMAC à exempter des droits de douane dans la sous-région.
Ils s’ajouteront aux 322 produits sélectionnés depuis la mise sur pied des comités nationaux d’origine en 2009. Le but est d’atteindre 1000 produits fin 2020 pour constituer un échantillon de poids pour les échanges dans la sous-région.