Afrique - Crise politique au Gabon: Le ministre de la Communication interdit l’accès aux médias publics des opposants qui contestent la légalité du président Ali Bongo

Par Frédéric NONOS | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 01-Sep-2017 - 00h48   13002                      
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Ali BONGO Archives
Alain-Claude Bilie Bi Nzé proscrit leurs interventions dans les télévisions, Télé Gabon, Gabon 24 et Canal 7.

Au Gabon, les opposants politiques qui contestent la victoire controversée d’Ali Bongo Ondimba (ABO) à l’élection présidentielle d’août 2016, sont désormais interdits de s’exprimer dans les médias publics. La décision vient d’être prise par Alain-Claude Bilie Bi Nzé, ministre d’état, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement. Elle intervient à la suite de l’appel de Jean Ping, candidat malheureux, qui incitait ses partisans au soulèvement populaire pour prendre le 25 août dernier, par force le pouvoir « confisqué par Ali Bongo ». Cet appel avait été peu suivi et le gouvernement avait menacé d’arrêter l’opposant avant de se raviser. Néanmoins, l’opposant s’apprêterait selon les médias locaux, à former son propre gouvernement parallèle suivant l’exemple d’Alassane Ouattara face à Laurent Gbagbo lors de la présidentielle de 2010 en Côte d’Ivoire 

Pour les opposants au chef de l’Etat, leur interdiction aux médias publics est une décision inédite qui s’oppose à la liberté d’expression et aux valeurs démocratiques. Ce d’autant justifient ces derniers, que les medias publics sont alimentés financièrement par les différentes contributions citoyennes à l’impôt,  de manière globale par l’assiette fiscale. Ce qui veut dire, arguent-ils, que chaque gabonais est propriétaire des médias publics qui ne doivent être à la solde d’un pouvoir ou de l’opposition, mais à la disposition des citoyens. Les appels à la désobéissance civile de Jean Ping et ses alliés de l’opposition contre  le régime d’ABO sont récurrents dans les médias privés. Mais les télévisions publiques n’en évoquent pas du tout.

Sauf qu’au cours de ces derniers mois, le nombre de Gabonais s’accroit sur les réseaux sociaux. De nombreux groupes de tous bords se sont crées pour débattre de l’actualité politique du pays. Rappelons que depuis l’élection très controversée d’ABO l’an dernier suivie des troubles sociaux qui en ont découlés, le Gabon reste plongé dans une crise politique sans précédent. Les différentes médiations initiées par les deux camps à travers l’organisation des forums de dialogue politique de part et d’autres n’ont pas permis de les réconcilier. Avec l’interdiction de l’opposition aux télévisions publiques, la tension politique est encore loin de s’apaiser.

 

 

 

Auteur:
Frédéric NONOS
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