Alors que son mandat expire ce mercredi 18 janvier à minuit, le Parlement de la Gambie a décidé de prolonger le mandat du Président Yahya Jammeh, pour 90 jours, a-t-on appris ce matin.
Yahya Jammeh a proclamé mardi l'état d'urgence et dénoncé à la télévision «un niveau d'ingérence étrangère exceptionnel et sans précédent» dans le processus électoral et les affaires gambiennes, ainsi que «l'atmosphère hostile injustifiée qui menace la souveraineté, la paix et la stabilité du pays».
Ce petit pays d'Afrique de l'Ouest enclavé dans le Sénégal, à l'exception de sa façade atlantique, est plongé dans une grave crise depuis que M. Jammeh a annoncé le 9 décembre qu'il ne reconnaissait plus les résultats de la présidentielle. Une semaine auparavant, il avait pourtant félicité M. Barrow pour sa victoire.
Yahya Jammeh, qui dirige le pays d'une main de fer depuis 22 ans, affirme vouloir rester en place tant que la justice n'aura pas statué sur ses recours électoraux, malgré les pressions internationales pour qu'il cède le pouvoir jeudi après l'expiration de son mandat.
Le Président élu, Adama Barrow qui doit prêter serment le 19 janvier, s’est réfugié au Sénégal pour des raisons de sécurité.
Selon l’AFP, «le président Jammeh rate l'occasion de respecter la parole du peuple gambien et celle d'une passation de pouvoir pacifique censée se dérouler jeudi avec le président élu», a déploré le département d'État américain, mettant en garde contre «un possible chaos».
Le Nigeria, poids lourd régional et continental, a affirmé de son côté accélérer ses préparatifs militaires aériens. «Nous allons très bientôt nous déployer à Dakar, au Sénégal», a indiqué à l'AFP une source au quartier général de la Défense nigériane, mentionnant l'envoi de «pilotes, de techniciens et de personnel d'entretien» des appareils. «Ce déploiement est lié aux événements en cours en Gambie».