Afrique - Justice internationale: Après le Burundi, l’Afrique du Sud annonce son retrait de la Cour Pénale Internationale

Par Otric NGON | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 21-Oct-2016 - 16h22   53477                      
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Cour Pénale Internationale AFP
Cette décision prendra effet dans un an «à compter de la date de réception» de la lettre adressée aux Nations unies.

L'Afrique du Sud a mis sa menace à exécution en annonçant son retrait de la Cour Pénale Internationale (CPI) après la polémique causée par son refus d'arrêter le président soudanais Omar el-Béchir. Conformément à la procédure, Pretoria «a annoncé par écrit au Secrétaire Général de l'ONU son retrait» de la CPI, a déclaré le ministre sud-africain de la Justice, Michael Masutha, selon les informations relayées vendredi par l’AFP.

Pretoria accuse la CPI de «préférer de toute évidence viser des dirigeants en Afrique, et exclure les autres qui sont connus pour avoir commis ces atrocités ailleurs». Rappelons qu’en 2015, les autorités de Pretoria s'étaient retrouvées au coeur d'une vive controverse à l'occasion de la visite à Johannesburg de M. Béchir pour un sommet de l'Union africaine (UA).

Le Gouvernement avait alors refusé d'arrêter le chef de l'État soudanais, recherché par la CPI pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre au Darfour, une région de l'ouest du Soudan en proie à une guerre civile depuis plus de dix ans. L'Afrique du Sud s'était défendue en expliquant que M. Béchir bénéficiait, de part sa fonction, d'une immunité. C'est précisément cette affaire qui a justifié la décision de Pretoria de se retirer de la CPI.

Mardi dernier, le président burundais Pierre Nkurunziza a promulgué la loi prévoyant que son pays, plongé dans une grave crise politique qui a fait plus de 500 morts, se retire de la Cour. Il ne reste désormais plus au Burundi qu'à en notifier l'ONU pour lancer formellement la procédure.

Basée à La Haye, la CPI est le premier tribunal international permanent chargé de poursuivre les auteurs présumés de génocides, crimes contre l'humanité et crimes de guerre. Depuis son entrée en fonction en 2003, ses magistrats ont ouvert dix enquêtes dans neuf pays, dont huit Africains. Ses cibles lui ont valu de nombreuses critiques sur le continent, notamment celles de l'Union africaine (UA) qui a vu dans ce parti pris une «sorte de chasse raciale».

Auteur:
Otric NGON
 @OtricNgonCIN
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