Assemblée nationale : Ename Ename dans le feu des incompatibilités

Par Parfait N. Siki | Repères
- 18-Nov-2007 - 08h30   53698                      
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Le Secrétaire général de l'Assemblée nationale a entrepris de déchoir des députés de leur mandat. Mais a dû se rétracter. Devant la pression des élus et du groupe parlementaire Rdpc.
Les sept députés concernés par le communiqué de presse du secrétaire général de l'Assemblée nationale en sont encore tout retournés. Lundi 5 novembre 2007, M. Samson Ename Ename a publié un communiqué, demandant aux suppléants des députés Abba Boukar, Gaston Komba, Philémon Adjibolo, Joseph Roland Matta, Calistus Fuh Gentry, Emile Andze Andze et Jean Simon Ongola Omgba de lui faire parvenir les pièces nécessaires à la validation de leurs mandats. Les titulaires étant " nommés au gouvernement ou exerçant des fonctions incompatibles avec le mandat de député ", écrit M. Samson Ename Ename. Mais samedi 10 novembre, volte-face du Sg de l'Assemblée nationale, qui demande aux suppléants de ces députés d'attendre. Lundi 12 novembre, surprise : Cameroon tribune publie dans sa " tribune des annonces ", le fameux communiqué du mercredi 7 novembre. Nouveau coup de théâtre ? A l'Assemblée nationale, on assure que le quotidien gouvernemental ne s'est pas mis à jour, Samson Ename Ename a bel et bien suspendu la procédure. Que s'est-il passé entre temps ? Certains des députés n'ont que très peu apprécié la démarche du secrétaire général de l'Assemblée nationale. En commençant par le président du groupe parlementaire Rdpc. Jean Bernard Ndongo, nous apprend une source proche du groupe, ne digère pas de n'avoir appris la convocation des suppléants que sur le tard, alors qu'il en est le principal responsable. Ce genre de situation, dit-on au groupe parlementaire, a été géré au cours de la législature passée sans vague : d'où vient donc ce goût subit pour la publicité ? M. Philémon Adjibolo, quant à lui, n'était pas content et l'a fait savoir dès la publication, jeudi 8 novembre, du communiqué convoquant son suppléant pour prendre sa place. " Tout cela sans m'avertir. Je suis membre du Bureau politique du RDPC et vous voulez me renverser de cette façon ? C'est au président de la République que vous vous attaquez. Vous voulez nous remplacer par des gens qui ne vont pas le soutenir le moment venu", a affirmé celui qui est encore président de la Chambre d'Agriculture. M. Gaston Komba, député Rdpc du Nkam, a choisi la voie épistolaire. Dans un courrier adressé jeudi 8 novembre au secrétaire général de l'Assemblée nationale, celui qui était jusqu'à son élection inspecteur général au Crédit foncier du Cameroun écrit : " Il m'appartient de faire un choix et je réitère ma ferme intention d'exercer mon mandat de député ". Cinq des sept députés ne viendront rien revendiquer. Il s'agit, dans un cas, de M. Emile Andze Andze, maire de Yaoundé Ier, M. Jean Simon Ongola, maire de Yaoundé VII, et de M. Abba Boukar, maire de Mora, qui avaient tous les trois exprimé leur préférence pour leur mandat de magistrat municipal. Son mandat étant à peine validé, Mme Françoise Foning, maire de Douala V, n'a plus le temps d'opérer un choix. Et, dans l'autre cas, de M. Joseph Roland Matta, secrétaire d'Etat auprès du ministre des Forêts et de la faune, et M. Calistus Fuh Gentry, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l’Industrie, des Mines et du Développement technogique, tous deux nommés au cours du remaniement gouvernemental du 7 septembre 2007. Si ces cas sont d'évidence, les deux autres ont dû faire intervenir des arguments de droit. M. Gaston Komba soutient dans sa correspondance au Sg de l'Assemblée nationale que " le choix du renoncement à l'exercice du mandat de député est de l'initiative exclusive du parlementaire. " Il affirme du reste avoir écrit au directeur général du Crédit foncier pour la suspension de son contrat dans cette entreprise. M. Philémon Adjibolo est, quant à lui, en voie de démission de la présidence de la chambre d'Agriculture. Devant ces éléments, le Sg de l'Assemblée nationale a dû admettre que la division de la Législation ne l'a pas aidé sur le coup. D'autant que seuls sept députés sont concernés, alors que 17 cas d'incompatibilité ont été répertoriés dans l'ensemble. Au cours de la séance d'ouverture de la session de novembre que les bristols des deux élus, déjà rangés au placard, ont été remis devant leur siège, après leur entrée dans l'hémicycle. Une entrée un peu tardive qui ne serait pas étrangère au retard accusé dans le démarrage de la cérémonie d'ouverture, malgré la présence du Premier ministre dans les bancs du gouvernement.




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