Assemblée Nationale: Laurent Esso s'explique sur l'affaire Bibi Ngota

Par Joseph Flavien KANKEU | Le Messager
- 05-Jul-2012 - 08h30   51314                      
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Laurent Esso soutient n'avoir jamais déposé une plainte contre le journaliste décédé... Il a été interpellé par des parlementaires, lors de l'examen en commission, du projet de loi modifiant et complétant certaines dispositions de la loi du 14 décembre 2011, portant création d'un tribunal criminel spécial.
L'hémicycle du palais des verres de Ngoa-Ekellé a abrité mercredi 4 juillet 2012, la plénière d'adoption de la loi modifiant et complétant certaines dispositions de la loi du 14 décembre 2011, portant création d'un tribunal criminel spécial. Une adoption précédée par la lecture par l'honorable Jean Eonne, du rapport des travaux de la commission des lois constitutionnelles, des droits de l'Homme et des libertés, de la Justice, de la législation et du règlement, de l'administration. A l'occasion de cette présentation, l'on a appris que le ministre d'Etat en charge de la Justice et Garde des Sceaux a été interpellé par les députés, pour donner sa version des faits sur l'affaire Bibi Ngota, ce journaliste mort dans une cellule de la prison centrale de Yaoundé à kondengui le 22 avril 2011. On se souvient que Laurent Esso, à l'époque secrétaire général de la présidence de la République (Sg/PR), avait été ouvertement accusé d'être à l'origine de l'incarcération de ce journaliste, ainsi que deux de ses complices. Mais le 28 juin dernier, lors de l'examen au fond du projet de loi modifiant et complétant certaines dispositions de la loi portant création du tribunal criminel spécial, Laurent Esso a soutenu n'avoir jamais porté plainte contre le journaliste Bibi Ngota. L'ancien secrétaire général de la présidence de la République a, à l'occasion donné lecture de plusieurs correspondances à lui adressée par ce journaliste. La première est d'ailleurs manuscrite. «Cette première correspondance qui, en réalité, est un protocole d'interview, invitait monsieur Laurent Esso, ministre d'Etat, alors secrétaire général de la présidence de la République d'avoir à répondre aux questions dudit protocole d'interview dans les 30 jours, faute de quoi, il sera procédé à la publication de certaines informations jugées confidentielles dans un quotidien de la place», relève l'honorable Jean Eonne, chargé de présenter le rapport des travaux en commission. L'on apprend en écoutant ce député qu'après cette correspondance, Laurent Esso reçoit un second protocole dactylographié et signé cette fois de Harrys Robert Mintya Meka. La copie d'une lettre estampillée d'un cachet confidentiel prétendument adressée par le Sg/PR à l'administrateur directeur général de la société nationale des hydrocarbures (Snh) est jointe à ce second protocole. La lettre en elle-même fait état d'une instruction lui demandant de procéder dans les meilleurs délais et en toute confidentialité au paiement en avance de la somme de 1,342 milliard FCFA représentant les frais de commission pour l'acquisition d'une barque dénommée Rio Del Rey. «Ne se reconnaissant pas auteur de ladite correspondance car rédigée en entêté contrefaite des armoiries de la République du Cameroun, le ministre d’Etat, secrétaire général à la présidence de la République l'a transmise aux services de la police pour exploitation. Après vérification par la direction générale de la recherche extérieure, cette lettre contrefaite a été à l'origine de l'arrestation pour contrefaçon, falsification de timbre et signature de monsieur Ngota Ngota et par la suite de certains de ses complices messieurs Harrys Robert Mintya Meka et Sabouang Yen Serge. Le dernier complice Nkoo Mvondo Hervé en fuite fait l'objet d'un mandat d'amener non encore exécuté», rapporte le porte parole de la commission qui ajoute que malgré la gravité des faits, Laurent Esso a dit n'avoir jamais intenté un procès en diffamation ni en dénonciation contre Cyrile Ngota Ngota. A cette occasion, le ministre de la Justice et Garde des Sceaux a d'ailleurs déploré les dérives de la presse camerounaise. Suivi dans cette logique par le président de la commission des lois constitutionnelles, des droits de l'Homme et des libertés, de la Justice, de la législation et du règlement, de l'administration qui a invité les élus du peuple à mener une réflexion sur les voies et moyens nécessaires pour restaurer les bons usages dans l'exercice de la profession de journaliste.




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