Audience: Paul Biya chez Francois Hollande le 30 Janvier

Par FELIX C. EBOLE BOLA | Correspondance
Yaoundé - 21-Jan-2013 - 08h30   51122                      
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Le chef de l'Etat camerounais a enfin décroché un tête à tête avec son homologue français.
Audience: Paul Biya en Hollandie le 30 janvier Sauf incident de dernière minute, Paul Biya et François Hollande auront un entretien le 30 janvier prochain à Paris. D'abord diffuse, l'information circule en interne sur le fil diplomatique du Quai d'Orsay - le ministère français des Affaires étrangères - depuis vendredi dernier en fin d'après-midi. La nouvelle est appelée à être confirmée vers le 25 courant par un communiqué officiel de l'ambassade de France au Cameroun. En voyage privé en Europe depuis le 8 janvier dernier, le président camerounais a, apprend-on, tenu à négocier ce rendez-vous avec le sommet de l'Etat français, en se servant de ses conseillers en français en communication, en la personne de Stéphane Fouks et de Patricia Balme qui ont habillement sollicité l'intervention du fils aîné Laurent Fabius. «En général, les préparatifs de ce genre de rencontre se font au niveau ministériel entre les deux pays. Manifestement, votre président n'a rien voulu laisser à des collaborateurs dont il semble de plus en plus se méfier», ironise un diplomate hexagonal en poste à Yaoundé. Pour l'instant, la forme protocolaire de la visite (d'Etat ou de travail) de Paul Biya en France n'a pas été précisée. Tout indique néanmoins que ce déplacement n'aura pas le faste souhaité par le demandeur, plus que jamais isolé dans la géopolitique sous-régionale et même continentale depuis le bail de Nicolas Sarkozy à l'Elysée. «Paul Biya, dont le tempérament égare presque tous les diplomates ayant séjourné dans son pays, vit très mal cette sorte d'ostracisme qu'il a lui-même créé autour de sa personne et de son pays», explique la source susmentionnée. Le souci secret de Paul Biya de piloter personnellement le dossier de sa visite française s'était déjà manifesté le 4 janvier dernier lorsqu'il a reçu, dans le plus grand secret au Palais de l'unité, l'ambassadeur de France au Cameroun, Bruno Gain. Rien n'a été évidemment filtré de l'audience, mais tout semble indiquer que les échanges entre les deux hommes avaient trait aux sujets qui fâchent. Et c'est peu, que de dire que les dossiers à problèmes s'amoncellent dans les relations franco-camerounaises. Pour aboutir aujourd’hui à une aise de confiance latente. Ces sujets ont notamment trait aux inquiétudes des investisseurs français, dont beaucoup ont désormais du mal à dissimuler leurs frustrations dans l'attribution des marchés publics au Cameroun. De même, le climat des affaires dans le pays, dénoncé avec récurrence par les organisations patronales locales, n'est pas pour rassurer les créateurs de richesse venus d'ailleurs, «il y a, en sus, ce que les officiels français considèrent comme une humiliation: le dossier judiciaire de notre compatriote Michel Thierry Atangana, que nous considérons comme un otage aux mains du pouvoir de Yaoundé», explique le diplomate cité plus haut. Le «cas Atangana» ajoute-t-il, «est désormais considéré par Paris comme une affaire d'Etat à Etat». En rappel, le président du Comité de suivi et de pilotage des projets de construction des axes routiers Yaoundé-Kribi et Ayos-Bertoua (Copisupr) avait, le 03 octobre 1997 et au même titre que l'ex-secrétaire général de la présidence de la République, Titus Edzoa, été condamné à 15 ans d'emprisonnement ferme pour «détournement de deniers publics, tentative de détournement et trafic d'influence en coaction». Le 09 octobre 2012, il a de nouveau écopé de 20 ans de bagne, 05 ans de contrainte par corps alors que la mesure de blocage de ses comptes bancaires était maintenue. Ses avocats ont formé un pourvoi en cassation auprès de la Cour suprême qui, selon des sources introduites, devrait être enrôlé dans la semaine. Pour la France, Michel Thierry Atangana paye sa proximité passée avec M. Edzoa qui, le 20 avril 1997, avait déclaré sa candidature à l'élection présidentielle de la même année. source: mutations




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