Barbarie à Ngaoundéré: Des éléments du BIR agressent un journaliste du Messager

Par Alain NJIPOU | Le Messager
- 11-Jun-2013 - 06h25   52748                      
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Salomon Kankili, faisait son travail de collecte d’informations dans les encablures de l’aéroport de Ngaoundéré où un avion tchadien a crashé hier lundi 10 juin 2013.
Après moult exactions dénoncées régulièrement par les médias à Limbe, Yaoundé et bien d’autres villes camerounaises, les éléments du bataillon d’intervention rapide (Bir), une unité d'élite des forces spéciales du Cameroun, en charge de la lutte contre le terrorisme et le grand banditisme, refont parler d’eux. Hier, lundi 10 juin 2013, c’est aux journalistes basés dans la région de l’Adamaoua de souffrir de la barbarie qui découle des interventions du Bir. Alertés après le crash d’un avion appartenant à la République du Tchad dans les parages de l’aéroport de Ngaoundéré, des journalistes effectuent un déplacement sur le site pour collecter des informations et faire des prises de vues. C’est dans ce sillage, alors qu’il est en plein exercice de son métier, que Salomon Kankili du quotidien Le Messager se fait dire qu’il n’a aucun droit de filmer ce qui reste de l’hélico tchadien. « Seule la Cameroon radio and television (Crtv) est autorisée » lâche une gendarme en faction qui lui intime l’ordre de quitter les lieux. Sentencieusement ! Le journaliste étonné, cherche à savoir de qui la pandore tient son instruction et pourquoi elle doit l’empêcher de faire son travail. Sur ces entrefaites, le commandant adjoint du 5ème Bir de l’Adamaoua fait dire au reporter du Messager que c’est sur son instruction. Non content d’empêcher un journaliste de faire son boulot, le commandant adjoint du Bir passe à la vitesse supérieure de la barbarie. D’abord une menace verbale. «Tu vas regretter si un jour mon nom apparaissait dans vos feuilles de chou-là ». Ensuite une réaction, tout aussi orale : «c’est de l’intimidation !» clame le reporter du Messager. Suffisant pour que le commandant adjoint du Bir sorte de ses gongs et bondisse sur Salomon, tel un prédateur devant une proie facile. Sous le regard médusé des autres confrères, notamment ceux de L’œil du Sahel. D’un geste brutal, le pauvre journaliste est saisi par le cou avant d’être projeté au sol à l’image d’un superbe hippon, chez les judokas. Pour couronner le tout, le commandant en furie du Bir charge «sa proie» d’avertir aussi le confrère, celui qu’il nomme le «bout d’homme», correspondant du quotidien privé Le Jour, Adolarc Lamissia, auteur d’un article publié l’an dernier dans le journal de Haman Mana, lequel ne faisait pas de cadeaux au commandant Ndongo. Informé de cette autre attaque sur un journaliste, le Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc), par l’entremise de son vice-président, chargé des relations extérieures, Denis Nkwebo, «dénonce avec la dernière énergie cette menace» et avise : «le commandant Ndongo, auteur de cette intimidation sera personnellement tenu pour responsable de toute atteinte à l’intégrité physique des journalistes dans l’Adamaoua. Le Snjc se porte solidaire des membres de la coordination du syndicat dans l’Adamaoua, et leur indique du reste que le ministère de la Défense a été saisi de l’affaire » relève le Snjc qui espère aussi une prompte réaction du patron des forces de défense au Cameroun, Alain Edgar Mebe Ngo.




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