Béac : Sadou Hayatou n’est plus le directeur national

Par Brice R. Mbodiam | Mutations
- 09-Jan-2008 - 08h30   66919                      
1
L’ex Premier ministre vient d’être contraint à la retraite ainsi que six autres directeurs de la banque centrale.
Officiellement, depuis le 1er janvier 2008, Sadou Hayatou n’occupe plus son bureau à la direction nationale de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) à Yaoundé, l’autre Immeuble Etoile. L’ancien Premier ministre du Cameroun (du 26 avril 1991 au 9 avril 1992) qui a été contraint à la retraite a été remplacé, à titre intérimaire, au poste de directeur de la Beac nationale par Jean Michel Monayong. En attendant la nomination d’un nouveau directeur à la tête de la représentation camerounaise de la banque centrale, conformément aux statuts de la Beac, dont l’article 55 stipule que «les directeurs nationaux sont nommés et révoqués par le conseil d’administration, sur proposition du gouverneur, après agrément de l’Etat membre concerné». Outre Sadou Hayatou, le personnel camerounais de la Beac a vu son effectif réduit d’au moins cinq hauts cadres, également appelés à faire valoir leurs droits à la retraite à compter du premier janvier dernier. Selon des informations internes à la banque centrale, il s’agit de Jean Baptiste Assiga Ahanda (époux du chef supérieur des ewondo Marie Thérèse Assiga), directeur de l’informatique ; El Hadj Moussa Moustapha, directeur de l’agence Beac de Garoua depuis 1974 ; Nicole Essoungou, adjoint au directeur de l’agence Beac de Douala ; M. Moussinga, directeur de la comptabilité, et M. Ndomba. Tous ces hauts cadres camerounais de la Beac ainsi que des collègues d’autres pays de la Cemac, dont certains ont totalisé plus de 35 années de service au sein de la Banque centrale, ont eu droit à une cérémonie d’aurevoir le 28 décembre dernier à l’immeuble siège de la Beac situé au quartier Elig-Essono à Yaoundé. Mamalepot Une cérémonie qui, apprend-on de sources internes à la Beac, s’est voulu sobre et, surtout, discrète, eu égard au contexte dans lequel surviennent ces mises à la retraite. En effet, confient des sources variées au sein de la banque centrale, les décisions de mise à la retraite des cadres ayant dépassé 60 ans, âge limite pour le départ en retraite tel que prévu par les statuts, avaient été gelées par l’ancien gouverneur, Jean-Félix Mamalépot. Lequel, apprend-on, ne souhaitait pas se séparer de certains de ses plus proches collaborateurs. Au mépris des dispositions statutaires donc, beaucoup d’autres cadres ont profité de cette faveur de l’ancien gouverneur à certains de ses collaborateurs, pour rester au sein de l’institution bancaire. Bien qu’ayant largement dépassé l’âge de la retraite. A titre d’exemple, Sadou Hayatou qui n’est retraité que depuis la semaine dernière, est en situation de retraité depuis cinq ans. Puisqu’il est aujourd’hui âgé de 65 ans (né en 1942 à Garoua). M. Moussinga, qui était jusqu’alors directeur de la comptabilité, totalise 68 balais. Idem pour nombre d’autres employés concernés par la cérémonie du 28 décembre dernier, au cours de laquelle le gouverneur de la Beac, Philibert Andzembe, a remercié les nouveaux retraités pour les services rendus à la banque centrale. Ce retour à l’orthodoxie dans l’âge de départ à la retraite à la Beac intervient six mois seulement après le départ de Jean-Félix Mamalépot, dont le successeur a officiellement pris ses fonctions le 12 juillet 2007 à Yaoundé. Avec pour mission principale de conduire les réformes prescrites par les chefs d’Etat membres des pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac).




Dans la même Rubrique