Braquage de Ecobank: Le BIR intercepte l'embarcation des malfrats et tue 18 !

Par David Nouwou et Julien Chongwang | La Nouvelle Expression
- 21-Mar-2011 - 08h30   66120                      
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Le Bir a intercepté leur embarcation dans la région de Bakassi alors que les malfrats se dirigeaient vers le Nigéria. Côté camerounais: un mort et cinq blessés. L’information est tenue secrète par la hiérarchie militaire...
Braquage de Ecobank: 18 bandits tués à Bakassi Le Bir a intercepté leur embarcation dans la région de Bakassi alors que les malfrats se dirigeaient vers le Nigéria. Côté camerounais: un mort et cinq blessés. L’information est tenue secrète par la hiérarchie militaire. Après avoir opéré comme en terrain conquis à Bonabéri pendant plus de deux heures, les bandits de grand chemin ont réussi à emprunter le bras mort du fleuve Wouri pour s’enfuir par la mer. Malheureusement pour eux, l’un de leurs complices s’est embourbé dans la mangrove du Wouri et a été rattrapé par les éléments des forces de l’ordre qui étaient à leurs trousses. Selon des informations confidentielles de La Nouvelle Expression, l’exploitation rapide de ce dernier a permis de savoir que les assaillants étaient constitués de deux groupes. Le premier dans une embarcation qui s’est dirigée vers le Nigeria, probablement des Nigérians ; et le second groupe dans une autre embarcation qui n’est pas sortie de la zone. On soupçonne qu’ils seraient des complices camerounais. L’alerte a été aussitôt donnée aux éléments du Bir déployés dans la péninsule de Bakassi qui ont rapidement quadrillé la région. C’est alors que les fuyards sont tombés dans leur embuscade. Les militaires camerounais n’ont point fait de quartier. Sans sommation, ils ont arrosé leurs cibles. Le bilan est lourd. 18 bandits abattus. Un survivant arrêté. Un autre a préféré se jeter dans la mer pour échapper aux tirs nourris de l’armée camerounaise. Les deux survivants de la bande qui appartiennent, selon nos sources, à l’Africa Marine Commando, sont actuellement en exploitation dans un lieu tenu secret. Et les enquêtes sont activement menées pour retrouver les complices restés au Cameroun. Pour l’heure, difficile de savoir si le butin emporté à Ecobank, que certaines informations estiment à plusieurs milliards de francs Cfa, a été récupéré. Lors de la visite que le ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense, Edgard Alain Mebe Ngo’o avait effectuée en novembre 2009 dans la base du Bir à Man O War Bay, non loin de Limbé, les éléments de cette unité d’élite avaient simulé une impressionnante démonstration d’attaque de pirates en mer. Une source confidentielle révèle que c’est cette technique de combat en mer que les éléments du Bir ont mise en application pour la première fois depuis qu’ils sont déployés dans la région de Bakassi en juillet 2009. C’est aussi la plus lourde défaite qu’ils infligent aux pirates de mer qui écument le golfe de Guinée et perpètrent enlèvements et assassinats des personnes, ainsi que des sabotages d’installations pétrolières. Les groupes qui ont déjà fait parler d’eux ici sont Africa Marine Commando ou les Bakassi freedom figthers. Lors d’un point de presse donné hier à Douala, le gouverneur de la région du Littoral, Francis Faï Yengo, a reconnu qu’il y a eu échanges de tir entre les éléments de l’armée camerounaise en mer, sans précision du lieu. Le bilan fait donc état du décès d’un lieutenant du Bir et de cinq blessés actuellement sous soins à l’Hopital général de Douala, un stock de matériels saisis. Le seul assaillant capturé est décédé des suites de ses blessures au moment de son transfèrement sur Douala. Mais le gouverneur ne dit rien des assaillants dont les matériels ont été saisis à l’issue du combat qui les ont opposés aux forces armées camerounaises. Peut-être pour des raisons de stratégie… Conséquences: Plusieurs heures de retard pour les voyages de nuit L’intervention des forces de l’ordre dans le braquage d’il y a deux jours à Douala a retardé de plusieurs heures les voyages nocturnes vers l’Ouest et le Nord-Ouest. L’attaque survenue dans la nuit de vendredi à samedi dernier à Bonabéri a aussi causé beaucoup de préjudices aux personnes qui voyageaient de nuit en direction des régions de l’Ouest et du Nord-Ouest du pays. Pendant toute la durée de ce braquage à l’agence Ecobank de Bonabéri, la circulation sur le pont du Wouri en direction de Bonabéri était suspendue. Elle n’avait été rouverte qu’après 3h su matin. Pendant ce temps, tous les bus et autobus qui avaient quitté Bépanda, Brazzaville, Dakar, Village, Bessenguè, etc. vers minuit étaient contraints de se garer au rond-point Déido. Ce grand carrefour, ainsi que les quatre voies qui y convergent s’état aussitôt transformé en une méga-gare routière où les véhicules étaient serrés au point de ne même pas laisser de place aux piétons. Pour tuer le temps, de nombreux passagers étaient descendus et s’étaient mêlés aux « bendskinneurs » et autres passants ou badauds pour former des groupes de discussion et tenter de comprendre ce qu’il se passait. Dans un premier temps, des rumeurs avaient fait état de ce qu’il y avait des coupeurs de route à Bonabéri, avant que tout le monde ne s’accorde finalement sur le fait qu’il s’agissait d’un braquage à mains armées. Cette précision venant des personnes venant tout droit de Bonabéri, puisque la circulation continuait à se faire dans ce sens. Comptes Restés à bord des voitures par contre, de nombreux autres voyageurs s’étaient plongés dans un profond sommeil. « Dans une ambiance comme celle-ci, il doit y avoir là dehors de nombreux voleurs prêts à vous soutirer votre argent ou votre téléphone », s’expliquait une dame en s’endormant sur le dossier de son siège. Au bout de quelques heures, las d’attendre, certains chauffeurs avaient même décidé de faire volte-face pour retourner à leur point de départ et attendre le retour de la sérénité pour repartir. Certains auraient voulu faire pareil, mais, en raison de la forte concentration des véhicules en ce moment-là, ils ne pouvaient pas manœuvrer pour faire demi-tour. L’attente allait durer plusieurs heures, puisque c’est vers 3h du matin que la circulation était rétablie. Et c’est chacun qui faisait alors ses comptes. « Je ne peux plus arriver à Bamenda avant 6h comme j’espérais », constatait, impuissant, un monsieur tout malheureux. Une dame à côté de lui affirmait qu’elle n’aura finalement plus assez de temps pour faire ce qui l’amenait au village au point d’être de retour à Douala avant 15h. « S’ils n’avaient pas encore coupé mon billet, j’aurais tout simplement annulé ce voyage pour repartir plus tard », regrettait pour sa part un jeune homme.




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