Brésil: au moins 245 morts dans l'incendie d'une discothèque

Par Yasuyoshi Chiba | AFP
- 27-Jan-2013 - 08h30   50836                      
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Au moins 245 personnes sont mortes asphyxiées et des dizaines d'autres ont été intoxiquées dans l'incendie d'une discothèque transformée en piège mortel, à Santa Maria (sud du Brésil), dans la nuit de samedi à dimanche.
Au moins 245 personnes sont mortes asphyxiées et des dizaines d'autres ont été intoxiquées dans l'incendie d'une discothèque transformée en piège mortel, à Santa Maria (sud du Brésil), dans la nuit de samedi à dimanche. "Il y a 245 morts et 48 personnes sont hospitalisées", a déclaré à l'AFP le commandant de la police militaire de la région, Cleberson Bastianello. "C'était l'horreur. J'ai perdu un ami très proche. Les sorties de secours étaient insuffisantes; c'était la panique, j'ai perdu de vue mon ami dans la confusion", a déclaré à la TV Band news un jeune dentiste, Matheus Bortolotto, qui a survécu à la catastrophe. A la mi-journée, des jeunes survivants, le visage noirci de fumée et des familles entières, attendaient dans l'angoisse l'identification des victimes devant l'Institut médico-légal de Santa Maria, une ville universitaire de 262.000 habitants à 300 km de Porto Alegre, la capitale de l'Etat. Les autorités ont lancé un appel au calme et demandé aux familles d'apporter des photos des jeunes pour faciliter l'identification des morts et des blessés, la plupart pour avoir inhalé de la fumée toxique. Elles ont aussi appelé la population à donner son sang. Cet incendie est "le second le plus meurtrier jamais survenu au Brésil", selon les autorités. En 1961, un chapiteau de cirque avait pris feu à Niteroi, de l'autre côté de la baie de Rio de Janeiro, faisant 533 morts. La présidente Dilma Rousseff a interrompu un voyage au Chili où elle devait participer à un sommet Amérique latine/Union européenne, pour se rendre sur les lieux de la catastrophe. "Une fille est morte dans mes bras" "Je voudrais dire à la population de Santa Maria que dans ce moment de tristesse, nous sommes avec vous", a-t-elle déclaré, réprimant des larmes, devant les médias. La mairie de Santa Maria a décrété un deuil officiel de trente jours et monté une cellule d'aide psychologique aux proches des victimes, avec des médecins également. Il y avait déjà des morts quand les pompiers sont arrivés sur les lieux de la catastrophe, vers 03H00 du matin. Des habitants armés de marteaux tentaient déjà de casser les murs de la discothèque, dont les issues de secours étaient fermées, pour essayer d'en faire sortir des survivants et les aider à respirer, selon des images des télévisions locales. Selon des témoins, l'incendie a commencé vers 02h30 du matin (04H30 GMT) dans la discothèque Kiss, dans le centre ville. Il n'a été contrôlé que vers 07H00. Le feu a commencé quand le chanteur d'un groupe qui se produisait dans le club a fait une sorte de petit show pyrotechnique avec un feu de Bengale. Des étincelles ont atteint la mousse d'isolement du plafond acoustique et les flammes se sont rapidement propagées à l'établissement qui sert souvent à des fêtes universitaires, selon divers témoignages. Selon un étudiant, Janio Vieira, "le feu a commencé sur l'estrade et s'est propagé très rapidement". Il y a eu ensuite un mouvement de panique, une bousculade à la porte de l'établissement. "J'étais près de la sortie de secours et j'ai réussi à sortir", a déclaré Janio Vieira, encore sous le choc, peinant à s'exprimer. "Les barrières métalliques utilisées pour organiser les files d'attentes ont bloqué l'évacuation. Les gens s'entrechoquaient, tombaient. J'ai aidé à enlever les barrières. Les pompiers aussi s'intoxiquaient avec la fumée", a témoigné Mattheus Bortolotto. "Une fille est morte dans mes bras. J'ai senti son coeur arrêter de battre. Je n'avais vu cela qu'au cinéma", a poursuivi le jeune homme. "Nous n'avons pas réussi à utiliser la sortie de secours. Ceux qui étaient au fond de la discothèque sont restés piégés". Les corps avaient été évacués dans un premier temps au centre sportif municipal, avant d'être acheminés vers l'institut médico-légal de Santa Maria. Les six hôpitaux de la ville et d'autres de la région, à Canoas et Santa Cruz reçoivent les blessés, a indiqué le secrétaire à la santé de l'Etat, Ciro Simoni.




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