Cameroun : 400 journalistes venant de 60 pays tentent de réécrire le journalisme à Yaoundé.

Par Adeline ATANGANA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 19-Nov-2019 - 13h01   3026                      
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Le Ministre de la Communication reçoit en audience les responsables de l'UPF Cameroon-Tribune
« Journalisme d’émotion, journalisme d’information ». C’est le thème des 48e assises de l’Union de la presse francophone (UPF) qui se tiennent à Yaoundé du 19 au 22 novembre 2019.

 

Le ministre de la communication, René Emmanuel Sadi, a présidé ce mardi en fin de matinée, la cérémonie solennelle d’ouverture au Hilton hôtel.

Les quelques 400 participants venus de 60 pays, vont échanger pendant une semaine, sur des sujets encadrés par le thème « Journalisme d’émotion, journalisme d’information ».

« Aux participants de lui donner des extensions dans un cadre défini par le secrétariat général de l’UPF. On travaillera par exemple sur diverses questions en rapport avec ce thème très lié à l’actualité » a expliqué Aimé-Robert Bihina, président de la branche locale de l’UPF.

« Comment interpréter le thème retenu, sur proposition de la section camerounaise, pour les prochaines assises de l’UPF à Yaoundé ? Si le terme d’information est clair, celui d’émotion laisse davantage de place à l’interprétation subjective. La notion d’émotion doit sans doute être prise dans son sens le plus large, mais pourquoi avoir choisi ce terme ? Ce qui préoccupe tout le monde dans les médias en ce moment est la désaffection à l’égard de la presse et la détestation croissante de ceux des journalistes qui sont le plus manifestement engagés et partiaux.

Cette problématique devrait permettre aux participants de s’interroger collectivement sur les causes de ce phénomène de rejet, au-delà des réflexes corporatistes qui incitent certains journalistes à refuser toute critique dirigée contre la presse et les médias » analyse Philippe Stroot, membre de l’Association suisse des journalistes francophones.

Il espère par ailleurs que, « le message issu des discussions des assises de Yaoundé devrait donc être que les journalistes ont certes le droit, comme tout le monde, d’avoir leur avis, et que l’objectivité parfaite n’existe pas, mais qu’il faut au moins exiger des médias : 1) qu’ils reflètent systématiquement les différents points de vue qui s’affrontent, qu’il s’agisse de politique intérieure ou de politique internationale, 2) que toutes les opinions aient accès aux médias, qu’elles plaisent ou non aux gouvernements et aux patrons de presse, et 3) que la différence soit clairement établie entre le fait brut, objectif, et l’interprétation (« l’éclairage ») que prétendent en donner certains commentateurs, ou encore « l’émotion » qu’ils veulent faire passer. Cela ne peut se faire que par des débats contradictoires entre participants ayant des points de vue différents, pour sortir enfin de l’autocongratulation unanimiste qui a trop souvent caractérisé les dernières assises de l’UPF ».

Après les assises de l’An 2009, c’est la deuxième fois en l’espace de dix ans, que Yaoundé est la ville hôte des rencontres internationales de la presse francophone.

Auteur:
Adeline ATANGANA
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