Cameroun - Abus: Menacé par des gendarmes, le journaliste Raphaël Mvogo craint pour sa sécurité

Par Fred BIHINA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 21-Apr-2019 - 11h24   4844                      
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Raphaël Mvogo archives
L'ancien correspondant de l’agence Chine Nouvelle, a reçu la visite de deux gendarmes armés qui disent avoir reçu instruction de l’amener.

«Avec ce raid des gendarmes à mon domicile, je réalise que je suis en insécurité avec ma famille. Pour moi, il ne s’agit ni plus ni moins, que d’une tentative d’enlèvement et même d’assassinat». C’est en ces termes que Raphaël Mvogo s’exprime dans les colonnes du quotidien Mutations en kiosque le 18 avril 2019. Le journaliste reste encore sous le coup du choc.

En effet, l’ancien correspondant au Cameroun de l’agence Chine Nouvelle a reçu une visite peu ordinaire le 16 avril. «J’étais déjà sorti lorsque mon épouse m’a téléphoné aux environs de 7 heures pour me signaler la présence de deux gendarmes, munis de leurs armes à notre domicile. Les deux gendarmes, au regard menaçant, se présentaient comme des éléments du poste de gendarmerie de Bastos à Yaoundé et affirmaient être venus me chercher en vue d’une séance de travail. Intriguée, mon épouse demande aux deux hommes en tenue les raisons de la séance de travail alléguée. Ses interlocuteurs ne lui fournissent aucune explication, mais lui demandent l’heure de mon retour à la maison. Elle répond qu’elle n’a aucun détail à ce sujet. C’est ainsi que les deux visiteurs quittent les lieux à bord de leur véhicule de service», raconte Raphaël Mvogo.

Plus tard dans la journée, l’ancien journaliste de Cameroon Tribune reçoit un coup de fil d’un homme qui se présente comme le major Noumbissi, du poste de gendarmerie de Bastos et qui affirme l’avoir cherché à son domicile. «Sans tarder, je lui demande de m’expliquer ce qui justifiait cette intrusion et lui fait savoir qu’elle relève d’une infraction à la loi… Furieux, je lui annonce mon intention de saisir sa hiérarchie. Sans fléchir, il me promet de revenir», raconte le professionnel des médias.

Après cette conversation, notre confrère reçoit un autre appel téléphonique. Cette fois, son interlocuteur se présente comme le chef de poste de gendarmerie de Bastos. Ce dernier lui explique qu’il fait l’objet d’un mandat d’amener. Surpris, Raphaël Mvogo lui demande la raison dudit mandat. L’homme lui explique que  ses éléments et lui avaient téléphoné plus d’une fois.

«Interloqué, je demande à mon interlocuteur de m’expliquer s’il était conscient de la gravité de ses agissements, lui disant que je tombe des nues en apprenant qu’il avait essayé de me signifier des convocations au téléphone et que, contrairement à la plainte qu’il m’annonçait, je poursuis plutôt le chef du bureau de l’Agence de presse Chine Nouvelle depuis plusieurs mois, pour divers abus et que les autorités de la République étaient également saisies», relate le journaliste.

Fred BIHINA

Auteur:
Fred BIHINA
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