Cameroun - Accident ferroviaire d’Eséka: Deux familles se disputent une dépouille à l’Hôpital Central de Yaoundé

Par Jean-M NKOUSSA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 25-Oct-2016 - 10h12   52527                      
3
Accident de train à Eseka Archives
L’une et l’autre pensent avoir retrouvé le corps de leur parent. La solution n’a pas encore été trouvée. 

Des familles qui s’étripent pour le même corps. L’anecdote témoigne bien de l’ampleur de la catastrophe qui vient de frapper le Cameroun. Le déraillement le 21 octobre 2016 du train 152 de la CAMRAIL à Eséka. Dans les hôpitaux, la mobilisation est particulière pour la prise en charge des blessés évalués à près de 560. L’ambiance est également particulière dans les morgues au sujet de ce drame qui a tué officiellement 79 personnes. 

Selon le Ministre de la Santé publique, André Mama Fouda, 24 corps ont été identifiés à la morgue de l’hôpital d’Eséka et 28 à la morgue de l’hôpital central de Yaoundé. C’est que les opérations d’identification des victimes sont confrontées à quelques difficultés. Une situation que décrit La Nouvelle Expression (LNE), dans son édition du 25 octobre 2016. 

«Après la famille musulmane d’hier, qui n’a été autorisée à récupérer son corps que ce dimanche, c’est autour de deux familles d’ébruiter l’hôpital. Au centre de leur colère, le corps d’une femme, revendiquée par les deux familles comme leur appartenant. La première famille, d’origine musulmane, dit avoir reconnu leur belle fille. Selon elle, il s’agit de madame Adjara, épouse de leur fils, qui serait allée accoucher à Maroua, et revenait du Nord, pour rejoindre son époux vivant à Douala. Elle serait malheureusement morte avec son nouveau-né. La deuxième, visiblement Bassa’a, revendiquerait le même corps. Pour les membres de cette deuxième famille, le corps identifié serait celui d’une certaine Pulchérie Mireille, âgée de 37 ans, et mère de six enfants morts dans l’accident», relate LNE. 

Chacune des familles a tenté, à travers des explications de prouver que la dépouille est la sienne. «La première famille d’origine nordiste affirme que leur belle-fille portait des balafres sur le visage: dont trois de chaque côté. Sauf que le corps querellé a été déformé à la suite de l’accident. Elle ajoute distinguer le nombril, les bagues, les mains et les pieds. Des signes que distingue aussi l’autre famille, avec la même certitude d’en être la propriétaire. La visite ministérielle d’André Mama Fouda, et Issa Tchiroma Bakary (Ministre de la Communication NDLR) n’a pas permis de mettre fin à cette dispute. L’hôpital, jusqu’en fin d’après-midi, était sans moyens, devant ces deux familles certaines d’avoir en face leur dépouille», lit-on.

 

Auteur:
Jean-M NKOUSSA
 @jmnkoussaCIN
Tweet
Facebook




Dans la même Rubrique