Égal à lui-même. Issa Tchiroma Bakary l’est resté face à la presse mardi 25 octobre. Le porte-parole du Gouvernement donnait des clarifications au sujet de l’accident ferroviaire à Eséka qui a fait selon lui, 76 morts et 599 blessés. A ce jour, 368 rescapés du drame sont pris en charge dans des hôpitaux de Yaoundé et Douala. Après avoir décrété une journée de deuil national, Paul Biya était attendu au chevet des victimes. 

Mais le Chef de l’État n’a plus été aperçu en public depuis son retour au pays le 23 octobre. Il a beau commander une enquête, instruire la prise en charge des blessés de l’accident aux frais de l’Etat, une partie de l’opinion estime que le Président de la République aurait dû se rendre personnellement aux côtés de quelques victimes ou assisté aux cérémonies de recueillement. 
Au cours de ce point de presse, un journaliste a donc posé la question. Pourquoi Paul Biya n’a-t-il pas été présent ? Une occasion en or offerte au porte-parole du gouvernement de se produire. «Ceux qui posent cette question n’ont rien compris à la politique. Le Chef de l’État est présent partout où il y a des Camerounais. S’il était venu personnellement, ceux-là auraient demandé ‘‘ pourquoi n’a-t-il jamais été là lorsque les soldats tombent au front de la guerre contre Boko Haram ?’’ Ils l’auraient alors taxé d’appliquer une politique de deux poids deux mesures», a déclaré Issa Tchiroma. 

Le MINCOM a ajouté que Paul Biya était bel et bien présent à travers ses ministres et qu’il partage la douleur des familles attristées et de tous les Camerounais. Pas sûr que cette réponse fasse changer d’avis aux détracteurs de Paul Biya. 

Mais au fond, Issa Tchiroma n’en a cure, l’essentiel étant que son message passe. Déjà interrogé en 2010 sur les « absences prolongées et répétées » de Paul Biya dans son pays, le MINCOM avait alors déclaré que «le Président travaille partout où il se trouve».