Le Commandant de la Brigade Anti-Sardinards (BAS), Abdoulaye Thiam alias Calibri Calibro», a quitté les rangs de cette organisation de la diaspora camerounaise hostile au pourvoir de Yaoundé. Il l’a annoncé le lundi 8 juin 2020 dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, en des termes à peine voilés, qui laissent transparaitre des querelles intestines au sein de la BAS.
«Depuis deux ans dans les réseaux sociaux, vous avez été des millions à me soutenir. Mais il semble que je suis la personne qui fait en sorte que ce combat n’avance pas. Peut-être si je ne suis pas là demain, ce combat irait beaucoup plus loin. Je n’ai qu’un souhait, c’est de voir le régime de Biya tomber et disparaitre définitivement du Cameroun. Ce n’est pas forcément par Calibri que ça passera. Calibri seul ne peut pas y arriver. Si ma personne empêche ce combat d’avancer, pour le bien du Cameroun, je me tourne vers un autre combat», lance-t-il.
Et d’ajouter: «si je choisis ce moment pour me retirer, d’abord sur Facebook, ce n’est pas mal choisi. C’est parce que nous arrivons à un tournant essentiel et décisif de la vie du Cameroun. Au lieu d’être le boulet que les gens vont tirer, je préfère me détacher et permettre à ces gens de faire 100 000 kilomètres sans se fatiguer, parce que je ne suis plus là. Ils ne vont plus passer le temps à tirer sur moi. Ils auront le champ libre pour nous libérer de cette dictature».
L’activiste basé à Paris révèle par ailleurs qu’à cause de son combat, sa vie privée en a pâti, et que des personnes qu’il ne nomme pas, se sont attaquées à «la chair de [sa] chair». C’est transi d’émotions qu’il se résigne et préfère passer le témoin à d’autres frères d’armes pour continuer ce qu’il qualifie de combat pour la libération du Cameroun.