Le gouvernement reste sur sa stratégie du départ dans l’affaire des exactions filmées et attribuées à des éléments de l’armée camerounaise. Comme le ministre de la communication Issa Tchiroma, le ministre de la défense soutient que les soldats camerounais ne sont pas ceux que l’on voit exécuter dans une vidéo deux femmes et deux enfants dont un bébé. « Le ministre de la défense dénonce une campagne de désinformation en cours via les réseaux sociaux aux fins inavouées de discréditer le professionnalisme de forces camerounaises. En effet, une vidéo publiée le 10 juillet 2018sur les réseaux sociaux montre des militaires commettant des exactions apparemment sur des réfugiés. Cette vidéo plutôt infâme, se termine  par l’exécution sommaire de quelques femmes », écrit Joseph Beti Assomo dans une mise au point lue dans le journal du soir sur Vision 4 le 18 juillet 2018 et diffusée sur le profil Facebook du ministère de la défense.

L’ancien gouverneur de région poursuit en évoquant une bande trafiquée par un farouche opposant au régime Biya. « L’activiste Patrice Nganang qui en est l’auteur a simplement manipulé une série d’images prises hors du Cameroun qu’il a par la suite montées dans un scénario pour accabler les forces de défense. Cet activiste comme d’autres sont coutumiers de ces manipulations orchestrées à des fins ciblées criminelles. Les forces de défense camerounaises ne sont ni de près ni de loin concernées par ces scènes », accuse le ministre Beti Assomo. Patrice Nganang a déjà réagi à cette mise au point. Sur un de ses profils Facebook, il parle de « diffamation ».

Cette mise au point paraît moment où notre confrère Guibai Gatama annonce l’interpellation de 4 militaires camerounais dans le cadre d’une enquête qui aurait un lien avec la terrible vidéo.