Cameroun - Affaire du TPI de Bonanjo: Les deux avocats accusés de corruption condamnés à un an de prison avec sursis pendant cinq ans

Par Frédéric NONOS | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 26-Nov-2020 - 16h13   12390                      
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Des avocats camerounais Archives
Ils écopent par ailleurs chacun d’une amende d’un million de FCFA.

Maîtres Augustin Wantou Ngueko et Christelle Annie Djonkou Messouck seront bientôt libres. Les deux avocats sont condamnés à un an de prison avec sursis pendant cinq ans. Ils doivent par ailleurs payer chacun une amende d’un million de FCFA. C’est le verdict rendu le 25 novembre 2020 par le Tribunal de première instance (TPI) de Douala-Bonanjo, qui les a condamnés pour escroquerie.

Une décision qui surprend les avocats qui s’étonnent que les motifs d’escroquerie soient retenus alors qu’il n’y a ni plaignant, ni victime. Le Barreau du Cameroun qui défend ses deux confrères n’exclut pas de faire appel de cette décision. En revanche, le tribunal les a déclarés non coupables d’outrage à magistrat et corruption.

Ecroués depuis le 8 novembre dernier à la prison centrale de Douala, le procès des deux avocats est à l’origine des échauffourées entre policiers et avocats le 10 novembre dernier au TPI de Bonanjo. Ce jour là, des policiers s’étaient introduits dans la salle d’audience du tribunal et avaient violenté des avocats qui protestaient contre la décision du juge ordonnant le retour en garde en vue de leurs confrères à la prison centrale de Douala. Une centaine d’avocats avaient sollicité la mise en liberté provisoire de leurs deux confrères après que le juge a mis le dossier en délibéré le 25 novembre 2020. 

Les deux avocats étaient les conseils d’un client qui risquait une peine d’emprisonnement de 18 ans. Ce dernier leur aurait remis 3 millions de FCFA pour négocier avec la juge pour son élargissement. Mais il est finalement condamné à 18 mois de prison ferme. Courroucés, les proches du prévenu réclament alors le remboursement de leur sous à leurs conseils qui accusent la juge de l’avoir perçu. Une accusation rejetée par cette dernière qui saisit la police judiciaire. Après enquête, les deux avocats sont placés en détention provisoire à la prison centrale de Douala pour outrage à magistrat, tentative de corruption et escroquerie.

Auteur:
Frédéric NONOS
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