Cameroun - Affaire Jean Rameau Sokoudjou: Hervé-Emmanuel Nkom (RDPC): «Il n’est pas roi. Il est chef de son village, il n’est pas roi»

Par Pierre Arnaud NTCHAPDA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 01-Feb-2021 - 15h11   13744                      
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Hervé Emmanuel Nkom Archives
Le militant du parti au pouvoir appelle le chef du village Bamendjou à cesser de s’exprimer sur tous les sujets comme il le fait ces derniers mois et «se présenter aux élections».

En commentant la relation compliquée entre les chefs traditionnels et les autorités administratives et politiques du Cameroun  ces dernières semaines sur Canal 2 le 31 janvier 2021, Hervé-Emmanuel Nkom n’a pas loupé le symbole de ce bras de fer, le chef du village Bamendjou (région de l’Ouest), Jean Rameau Sokoudjou. L’invité du programme Dominical Canal presse a déclaré que «par définition, on ne peut pas avoir de conflit d’autorité entre des chefs traditionnels et l’autorité administrative parce qu’«on est en République».

Il s’en est aussi pris à ceux qui font des chefs traditionnels des rois et les hissent au niveau de la République. «Ça se bouscule avec tous les démagogues, les opportunistes qui appellent tantôt un individu roi, tantôt l’appellent vice-dieu. Nous ne sommes pas dans un  royaume et le Cameroun n’est pas une juxtaposition de royaumes. Nous sommes en République. Et en République, l’autorité de l’Etat est exercée par ses représentants. Maintenant, nous sommes dans une République qui intègre aussi des traditions. Parce que nous venons de quelque part avec la culture et il ne peut pas avoir un conflit d’autorité. S’il y a un conflit d’autorité, l’autorité qui prend le dessus c’est la République. C’est une autorité de l’Etat», élabore le membre du Comité central du RDPC.

Il accuse fo’o Sokoudjou de troubler l’ordre public et l’invite à cesser de s’exprimer sur tous les sujets comme il le fait ces derniers mois et à solliciter les suffrages des électeurs. «Ce qui se passe à Bamendjou est tout simplement un trouble à l’ordre public permanent de quelqu’un qui se croit autorisé à donner son point de vue sur tout. Il a le droit de le faire. On est en République et la liberté c’est le système qu’il y a ici. Maintenant s’il a envie d’aller au-delà de la simple expression personnelle, certains le prennent pour….je ne sais pas qui il est…Mais bon, il n’a qu’à se présenter aux élections», suggère-t-il.

Hervé-Emmanuel Nkom croit savoir que les acteurs politiques qu’ils jugent mal en point voient dans la sortie de Jean Rameau Sokoudjou une occasion pou eux de s’engouffrer dans la brèche. «Ce n’est pas le fait qu’il s’exprimât qui pose problème. C’est le fait de l’incitation à l’agitation sur les problèmes qui en fait ne peuvent pas être exprimés de cette manière et derrière cela il y a une sorte d’instrumentalisation de certains associations politiques en panne électorale qui pensent que c’est l’opportunité pour dire: «puisqu’il a dit donc c’est la vérité».

Il explique que cela ne lui pose pas un problème mais se dit «agacé» par le fait que l’on dise qu’un ministre qui rappelle à l’ordre une personnalité ou un notable veut dire que la République se mette à genoux devant ce qui relève du quartier. Il fustige les titres d’honorabilité attribués à certains chefs traditionnels et administrateurs civils. En pensant au chef Bamendjou. «Dans la République, il n’y a pas de royaume, vous comprenez ? Une République et le chef de cette République qui a reçu mandat du peuple souverain s’appelle le président de la République, Paul Biya point barre. «Il n’est pas roi. Avec tout le respect que je dois à sa personne, il n’est pas roi. Il est chef de son village, il n’est pas roi», martèle l’ancien banquier.

Auteur:
Pierre Arnaud NTCHAPDA
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