L’affaire Rebecca Enonchong continue de secouer le landerneau politico-diplomatique du Cameroun. Les réactions se succèdent au sein de l’opinion, et la légion étrangère au Cameroun s’en émeut. L’arrestation de l’influente entrepreneure préoccupe les diplomates étrangers, qui au-delà d’appeler à sa libération, analyse les conséquences que cela pourrait avoir sur l’image du Cameroun.
Et pour l’Ambassadeur de l’Union Européenne au Cameroun, Philippe Van Damme, il est clair que cela renvoie un « impact désastreux » sur l’image du pays à l’international, et déteint forcément sur son climat des affaires, étant donné l’influence de Rebecca Enonchong dans le monde des affaires en général, et dans le domaine du numérique en Afrique en particulier.
Le chef de la diplomatie européenne au Cameroun a par ailleurs passé sous les fourches caudines le dispositif juridico-judiciaire du Cameroun à la faveur de cette affaire. Pour Philippe Van Damme, outre son impact négatif sur l’image du pays, deux autres leçons (négatives) sont à tirer de l’arrestation de Rebecca Enonchong.
Il s’agit de l’idée que « riche ou pauvre, la perception créée est que l’arrestation arbitraire est toujours possible » au Cameroun, analyse-t-il dans un tweet publié ce vendredi 13 août 2021, non sans s’offusquer du « non-respect structurel du principe d'habeas corpus inscrit dans la Constitution », qui recommande de ne pas être emprisonné sans jugement préalable. Une lecture plutôt froide, critique et interpellatrice du régime de Yaoundé sur le risque qu’il encourt en continuant de maintenir l’une des 50 femmes les plus influentes d’Afrique en détention.
Pour mémoire, Rebecca Enonchong préside Activspace (African Center for Technology Innovation and Ventures). Elle siège également aux conseils d'administration de capital-risque pour l'Afrique (VC4Africa), de Digital Africa, de la fondation de l'OMS, d'Eneza education, de Suguba, de Dijbouti Telecom, d'US Exim SAAC…