Il est désormais convenu de la qualifier de : « Affaire Rebecca Enonchong ». Au vu de la proportion qu’elle a prise depuis l’arrestation et la détention de la Tech entrepreneure à la Légion de Gendarmerie du Littoral à Douala. Cette affaire strictement familiale a pris une enflure politique dont le contrôle échappe déjà au pouvoir de Yaoundé, avec les interventions multiformes des acteurs de la société civile, des hommes politiques et désormais des personnalités du monde diplomatique.
Après les ambassadeurs de France et du Canada, leurs excellences Christophe Guilhou et Richard Bale, c’est au tour de l’ex Sous-secrétaire d’Etat américain aux Affaires africaines, Tibor Nagy, de réagir à cette affaire. Sauf que le diplomate américain n’a pas fait que réagir, il a mis un sacré coup dans la fourmilière en envoyant une punchline au pouvoir de Yaoundé.
« Le gouvernement camerounais n'a-t-il pas honte ? Même Poutine fait preuve de plus de finesse en emprisonnant des gens pour leur politique. L'heure est aux grands changements à Yaoundé », a tweeté Tibor Nagy dans la soirée du jeudi 12 août 2021. Un message empli d’interprétations qui cache mal son aversion vis-à-vis de Yaoundé, et ressasse les positions tranchées de la politique américaine à l’égard du Cameroun du temps où il occupait encore la fonction sus-évoquée.
Pour lui, il est clair que le régime de Paul Biya brille par un autoritarisme sans nulle autre pareille, si tant est qu’il le compare à celui de Vladimir Poutine, qui du point de vue des américains n’est pas un exemple de démocratie. D’où son appel au changement.
Pour sa part, Rebecca Enonchong est toujours maintenue captive à la légion de Gendarmerie, ce jusqu’à cette matinée du vendredi 13 août 2021.