Le Chef de l’État camerounais, Paul Biya, a décidé du paiement d’une «prime de soutien» d’un montant de 30.000 FCFA par personne et par mois, jusqu’aux plus petits échelons, au profit des soldats engagés dans les opérations de paix et de sécurité dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Cette gratification qui prend effet à compter de mars 2018, équivaut à la prime de guerre déjà versée aux personnels engagés dans la lutte contre la secte islamiste Boko Haram dans l’Extrême-Nord, apprend-on.
Une décision prise au moment où l’Ambazonia Defense Force (ADF, branche armée des séparatistes anglophones) multiplie des assauts contre les positions (commissariats, brigades de gendarmerie, etc.) des forces de défense camerounaises dans les régions occidentales d’expression anglaise. Les affrontements de dimanche dernier dans plusieurs localités dont Mungo Ndor ont fait un mort dans les rangs de l’armée camerounaise, selon des témoins. Un bilan non encore confirmé par les autorités.
Depuis fin 2016, l’armée camerounaise est fortement déployée en zone anglophone, où des activistes de la sécession ont établi une forme de guérilla contre le pouvoir de Yaoundé, qu’ils accusent de marginaliser cette partie du pays qui représente quelque 20% des 23 millions de citoyens.
Selon le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, l’armée a depuis lors perdu 27 éléments tombés à la suite d’actes terroristes, avec en outre 18 cas de viol sur des filles âgées de 13 à 18 ans attribués auxdits indépendantistes.
Les tensions actuelles ont commencé il y a plus d’un an en novembre 2016 avec les revendications principalement des enseignants déplorant la nomination de francophones dans les régions anglophones, ou de juristes déplorant la suprématie du droit romain au détriment de la Common Law anglosaxonne.
Les leaders de la contestation demandent en majorité un retour au fédéralisme et, pour une minorité, l’indépendance et la proclamation d’un nouvel Etat qu’ils appellent l’Ambazonie.