Cameroun – Alternance: Des Organisations de la société civile exhortent  Paul Biya à organiser les Etats généraux de la République et à mettre sur pied un gouvernement de transition

Par Yannick A. KENNE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 16-Sep-2021 - 12h27   8006                      
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La coalition "Tournons la Page" au cours conférence de presse à Yaoundé le 15 septembre 2020 Yannick Kenné
La coalition « Tournons la page », Dynamique Citoyenne et la Centrale Syndicale du secteur public (CSP), trois organisations de la société civile militante, ont commis une déclaration à l’occasion de la journée internationale de la démocratie célébrée le 15 septembre 2021.

Bien que n’ayant pas encore consommé la moitié de son sixième mandat à la tête du Cameroun, le chef de l’Etat Paul Biya continue d’être l’objet d’inquisition de la part de la société civile, qui ne le juge pas à même de conduire ce septennat jusqu’à son terme, du fait des crises multiformes que traverse le pays. Ce faisant, La coalition « Tournons la page », Dynamique Citoyenne et la Centrale Syndicale du secteur public (CSP), trois organisations de la société civile militante, ont commis une déclaration conjointe à l’occasion de la journée internationale de la démocratie, célébrée le 15 septembre 2021, sous le thème : « Démocratie et gouvernance de l’Etat au Cameroun : l’urgence des réformes ».

Dans le document dont copie est parvenue à Cameroon-Info.Net, ces OSC invitent Paul Biya à engager plusieurs réformes après avoir constaté que le pays est plongé dans une « mal gouvernance endémique ». Elles s’indigent de la dégradation sans cesse croissante de la gouvernance publique au Cameroun dans tous les domaines, notamment politique, économique et socioculturel. Pour elle, la bonne gouvernance repose sur les piliers suivants : la participation inclusive, la responsabilité et la redevabilité, la transparence, l’efficience et l’efficacité, la vision stratégique, la recherche du consensus, la capacité d’ajustement et l’équité. Et pour elles, ces valeurs manquent le plus au Cameroun pour en faire un Etat véritablement démocratie.

Elles déplorent au plan politique, que la plupart des principes démocratiques sont bafoués par le gouvernement et son administration ; dans le domaine de la justice et des droits de l’homme, elles relèvent des dérives telles que la collusion des magistrats avec les autorités administratives, les procédures judiciaires au long cours, le non-respect des procédures pénales… ;  au plan économique, le manque de traçabilité en ce qui concerne l’origine des recettes de l’Etat, la faible consommation des crédits publics, les coûts extrêmement élevés des infrastructures publiques marqués par des surfacturations dans l’exécution des marchés publics… ; au plan social, le faible accès aux services sociaux de base et la dégradation des conditions de vie des populations.

Réformes nécessaires

Le trio d’OSC exhorte Paul Biya d’engager des réformes structurelles, notamment par l’organisation des Etats généraux de la République du Cameroun, la mise en place d’un gouvernement de transition, et l’organisation des élections libres et transparentes. Pour ce qui est de l’organisation des Etats généraux de la République, TPL-Cameroun, Dynamique Citoyenne et la CSP préconisent que son organisation soit confiée à un Comité national mis en place par le président de la République, et composé de représentants du gouvernement en exercice désignés par le président de la République, les représentants des syndicats désignés par leurs pairs, les représentants des OSC, les représentants des corporations, les représentations de la chefferie traditionnelle, des représentants des mouvements confessionnels désignés par leurs pairs, les représentants du secteur privé.

Aussi, elles sont favorables à une transition politique à la tête du Cameroun, et à la nomination d’un gouvernement de transition, composé de représentants du gouvernement actuel, représentants des organisations de la société civile, représentants des partis politiques, représentants des confessions religieuses, représentants de l’autorité traditionnelle,  les représentants des travailleurs…

« Il faut une transition démocratique. Si le président de la République peut nous écouter, qu’il organise les Etats généraux de la République qui vont commercer dans les villages, jusqu’au niveau national en intégrant la diaspora », soutient Jean Marc Bikoko le président de la coalition TLP-Cameroun.

Auteur:
Yannick A. KENNE
 @yanickken39
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