Cameroun – Aménagement urbain: 44 familles de Yaoundé pleurent leur terre

Par Géraldine IVAHA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 26-May-2017 - 18h48   8820                      
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Ville de Yaounde Archives
Elles s’inquiètent d’assister à la dilution de leurs clans et déplorent l’urbanisation destructrice de la ville de Yaoundé, capitale économique.

La famille Eboun se plaint du fait que la société Razel ait installé une base d’où elle se déploie pour l'aménagement du lit de la rivière du Mfoundi, dans la ville de Yaoundé. Cette famille dont fait partie les célèbres artistes Ayissi, s'étonne que ce site a été attribué à cette entreprise sans indemnisation.  Selon le Quotidien de l'Economie paru ce 26 mai, une autre plainte des autochtones de Yaoundé indique que le site occupé par le marché Mvog-Mbi n'a pas jamais fait l’objet d’une quelconque indemnisation ou réparation. Selon les autochtones, tout se passe si c'est «un domaine foncier public». «Nous ne voulons pas être traités de xénophobes parce que nous ne le sommes pas. Nous demandons que l'aménagement de Yaoundé tiennent compte de l'existence sur les sites sollicités des familles établies depuis des siècles». Se défend un autre autochtone, cadre dans une entreprise publique

Ces fils et filles de Yaoundé redoutent le scenario des recasements qui ont suivi la «catastrophe de Nsam». Le quotidien rappelle en effet que, le 14 février 1998, 200 camerounais avaient péri dans un gigantesque incendie provoqué par le déraillement des wagons citernes. Le Gouvernement avait décidé de réaliser un projet d'aménagement de la Société Camerounaise des Dépôts Pétroliers (SCDP) dans le but de restaurer une zone de sécurité pour éloigner les populations dont les toits et cases frôlaient les installations de dépôt des produits pétroliers. Une opération d'indemnisation et recasement va toucher de des dizaines de famille installées à cet endroit depuis des temps immémoriaux.

De plus, ce changement et surtout un afflux de ressources financières dans les foyers ont fait voler certains en éclats. Pour les autochtones, les pouvoirs publics devraient mesurer l'impact des recasements et des indemnisations dans ces groupes familiaux, car  «la gestion des forte somme d'argent s’apprend». Par ailleurs, les études de faisabilité de la construction de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen prévoient la destruction des chauffeurs de Dakar 1 et 2 de Nsam. Les familles concernées n’ont jamais oublié les dommages que le passage du chemin de fer avait provoqué dans leur village.

 

Auteur:
Géraldine IVAHA
 @givahaCIN
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