Le président de la République, Paul Biya, a été aperçu le jeudi 12 novembre 2020 à l’hôpital général de Yaoundé à la cérémonie de mise en bière de sa sœur aînée, veuve Bidjang, née Régine Ngonda. Une sortie très peu ordinaire pour passer inaperçue. Ceci n’a pas échappé à l’économiste Célestin Monga, un exégète du régime de Yaoundé.
L’ancien vice-président de la Banque Africaine de Développement (BAD) s’est offusqué de voir le chef de l’Etat, père de la nation, apparaitre à une cérémonie funéraire d’un membre de sa famille, alors qu’il a brillé par son absence aux différents hommages rendus aux victimes des conflits contre la secte terroriste Boko Haram à l’Extrême-Nord, ainsi que celles de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
«Des enfants sont exécutés dans une école misérable. Des femmes sont assassinées par Boko Haram. Le “Président” sourd et muet est aux abonnés absents. Mais il apparaît aux obsèques d’une brave dame de 102 ans dont la longue vie devrait plutôt être célébrée», a tweeté l’enseignant en fonction à l’Université de Harvard aux Etats-Unis.
Célestin Monga y voit du deux poids deux mesures, et en attendait sans doute un peu plus de Paul Biya, au-delà des messages de compassion qu’adresse souvent le chef de l’Etat aux familles des victimes des conflits susmentionnés.