Cameroun - Anniversaire: Maurice Kamto souffle ses 65 ans dans la même prison que le leader sécessionniste Sisiku Ayuk Tabe.

Par Adeline ATANGANA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 15-Feb-2019 - 20h09   6617                      
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Maurice Kamto Capture d'ecran
Pour avoir appelé ses militants à manifester pacifiquement, le président du MRC a été jeté dans la même prison que certains redoutables activistes de Boko haram et de la guerre de sécession dans les Régions anglophones.

Ce vendredi 15 février 2019, Maurice Kamto a un an de plus. Pour la première fois de sa vie, le professeur de droit international qui jouit d’une haute renommée, passe son jour anniversaire en prison.

En sa qualité de président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), parti politique d’opposition, il avait appelé ses militants et sympathisants à manifester pacifiquement le 26 janvier 2019 sur l’ensemble du territoire national pour dénoncer les fraudes électorales et la mauvaise gestion du pays par le Régime de Paul Biya au pouvoir depuis 37 ans.

Les autorités qui avaient déployé les forces de l’ordre pour mater les manifestants, ont fait inculper au Tribunal militaire de Yaoundé, le leader du MRC pour des faits d’hostilité contre la partie, insurrection, offense au chef de l’Etat. Certains de ces charges sont passibles de la peine de mort.

En attendant d’être présenté à un juge d’instruction pour la suite de la procédure, Maurice Kamto a été jeté à la prison principale de Kondengui, un pénitencier construit sur les vestiges de l’ex Brigade mobile mixte (BMM), tristement ancien lieu de torture pour prisonniers politiques.

Le candidat classé deuxième à l’issue de l’élection présidentielle du 07 octobre 2018, ne découvre pas ce milieu carcéral. Il y a passé quelques jours en 1985 pour avoir « osé » critiquer un livre du philosophe Hubert Mono Ndjana consacré à « l’idée sociale chez Paul Biya ». Il y est retourné dans la matinée du mercredi 13 février 2019, soit 34 ans après sa première expérience.

Cette fois-ci, l’opposant politique le plus redouté par le régime Biya cohabite avec des prisonniers liés aux affaires de Boko haram et à la crise anglophone, à l’instar de Sisiku Ayuk Tabe, le leader sécessionniste.

Des 131 manifestants inculpés à la suite des manifestations du 26 janvier 2019, sept, en majorité les cadres du MRC, sont en détention provisoire à l’ex BMM. Il s’agit de l’artiste engagé Valsero, Penda Ekoko, Eric Kingue, Albert Dzongang, Célestin Djamen, le professeur Alain Fogue et le président Maurice Kamto.

Auteur:
Adeline ATANGANA
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