Cameroun - Appel à l'éviction de Paul Biya du pouvoir: Le MRC dénonce des «agissements inacceptables» de Paul Atanga Nji (MINAT) et des militants du RDPC

Par Yannick A. KENNE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 14-Sep-2020 - 17h40   10461                      
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Maurice Kamto et ses hommes au siège du MRC à Odza (Yaoundé). Droits réservés
Le Secrétaire général du Mouvement de la Renaissance du Cameroun, Christopher Ndong, dénonce des menaces et des agressions dont sont victimes les militants et sympathisants de ce parti, de la part de certaines autorités, des militants du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais ainsi que des « miliciens » proches du pouvoir.

L’atmosphère politique s’alourdit, et les rapports entre le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) et le régime de Yaoundé, sont tendus chaque jour un peu plus, depuis la convocation par le président de la République, Paul Biya, des collèges électoraux en vue de l’élection des conseillers régionaux le 6 décembre 2020. Dans la foulée de ce décret présidentiel, le ministre de l’Administration Territoriale, Paul Atanga Nji, avait d’un ton ferme, au cours d’un point de presse à Yaoundé, mis en garde les leaders de partis politiques qui oseraient perturber le déroulement de ce processus électoral.

Le MRC, qui s’est directement senti interpellé, indique que cette sortie du patron de la préfectorale, a depuis lors donné le la des menaces à l’encontre de ses militants et sympathisants, proférées par des autorités de la République, des militants du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), ainsi que par des miliciens proches du pouvoir, en l’occurrence le « Mouvement des Patriotes ».

Dans un communiqué signé du Secrétaire général du MRC, Christopher Ndong, le 12 septembre 2020, le parti déplore la haine nourrie contre son président Maurice Kamto sur les réseaux sociaux ainsi que dans les débats télévisés, et le lynchage de ses militants qui osent « démontrer l’incapacité de M. Paul Biya et de son régime à diriger le pays ».

Le parti de Maurice Kamto condamne énergiquement « ces agissements inacceptables », et « demande à ses militants et sympathisants de ne pas répondre aux provocations du régime et de ses miliciens ; de dénoncer par tout moyen laissant traces (vidéo, audio, écrit etc.) les menaces ou actes d’agression dont ils sont victimes ; d’envoyer pour archivage dans le forum dédié, tous les éléments de preuves et d’identification des auteurs (représentants de l’Etat ou miliciens) des menaces ou actes dont ils sont victimes ».

Par ailleurs, ce parti d’opposition tient le chef de l’Etat pour responsable des « dérives » dont sont victimes ses militants, et demande « pacifiquement » son départ du pouvoir. Il est lui est reproché « le non-respect de la Constitution par la conduite de la guerre civile dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest dans le cadre d’une crise qui peut et doit être résolue politiquement et donc pacifiquement ; la violation permanente du droit de chaque citoyen camerounais *de voter et d’être élu au cours d’élections périodiques , honnêtes […]  assurant l’expression libre de la volonté des électeurs*, par le refus systématique d’une réforme consensuelle d’un système électoral inique », lit-on dans ce communiqué.

Le ministre Paul Atanga Nji, a instruit, dans un message porté ce lundi 14 septembre 2020 aux gouverneurs du Centre, du Littoral et de l’Ouest, l’interpellation des donneurs d’ordre et des manifestants, résolus à suivre l’appel lancé par le MRC.

Auteur:
Yannick A. KENNE
 @yanickken39
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