Cameroun - Armée et ONG: Le Colonel Cyrille Atonfack (porte-parole de l’armée) tacle Me Agbor Bala (Société civile), et celui-ci le qualifie d’ « intellectuellement malhonnête »

Par Yannick A. KENNE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 05-Jul-2020 - 23h52   8604                      
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Col. Cyrille Serge Atonfack Guemo Équinoxe TV
Le premier, invité le dimanche 5 juillet 2020 de la chaine Equinoxe TV, a remis en doute la crédibilité du Directeur du Centre des Droits de l’Homme et de la Démocratie en Afrique, et ce dernier à son tour ne l’a pas loupé.

Le Chef de la Division de la Communication au ministère de la Défense, le Capitaine de Frégate Cyrille Serge Atonfack, était l’invité de l’émission « La Vérité en face », le dimanche 5 juillet 2020, sur la chaine privée Equinoxe TV. La question  relative aux rapports entre l’armée et les ONG a été évoquée, en l’occurrence celles qui assurent la veille sur le respect des Droits de l’Homme, sur le théâtre des opérations dans le cadre du conflit armé dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest.

Le cas du Centre des Droits de l’Homme et de la Démocratie en Afrique (CHRDA) de Me Félix Agbor Bala, qui avait révélé en mai 2019 la tuerie présumée d’un bébé, attribuée aux forces de défense et de sécurité. L’exemple choisi par les interlocuteurs de Cyrille Atonfack sur le plateau n’a pas rencontré son assentiment, et il en a profité pour passer le savon à Me Agbor Bala et son organisation.

« Pour nous, il n’est pas crédible parce que dans la nuit du 19 au 20 mai 2019 dans la localité de Muyuka (Sud-ouest), un bébé de 4 mois est assassiné, au petit matin du 20 mai. Me Agbor Bala va tweeter pour dire que l’armée a tué un bébé. Il va être repris par Me Akere Muna pour dénoncer la tuerie du bébé par l’armée, il va être repris par Mimi Mefo (journaliste). Emoi international. L’armée aurait tiré sur ce bébé avec une arme de guerre (…) quelques mois plus tard, j’ai eu la chance de rencontrer Me Agbor Bala au cours d’une conférence publique à la Friedrich Ebert à Yaoundé. Et je lui ai posé la question publiquement de savoir pourquoi, lorsqu’il a tweeté que l’armée avait tué le bébé, et que lorsqu’il s’est rendu compte après que ça n’était pas l’armée, pourquoi il n’est pas revenu sur son propos pour dire qu’enfin, lui et d’autres qui s’érigeaient comme des porte-voix d’un certain de personnes, que l’armée n’avait pas tué le bébé. Il a baissé la tête », a-t-il déclaré.

 

Alors qu’il était encore à la télévision, l’enseignant d’université et militant des Droits de l’Homme, qui suivait l’émission, a répliqué à travers sa page Facebook. Il pense que le haut cadre de l’armée a tronqué ses déclarations, et se dit victime de se quête inlassable de la vérité et de la justice pour les couches vulnérables.

« Dans votre interview à Equinoxe, vous avez montré à quel point vous êtes malhonnête intellectuellement et professionnellement en déformant ma présentation de ce jour-là. Je dirai toujours la vérité au pouvoir et ça ne me dérangerai jamais si vous et votre cabale me considérez "non crédible" ».

Sur l’activité des ONG, le porte-parole de l’armée campe sur la position qu’a exprimée le gouvernement au plus fort des massacres du village Ngarbuh, et qui indiquait à travers le ministre de l’Administration Territoriale, Paul Atanga Nji, que les ONG étaient des entités à la solde des forces exogènes, dont le but est de déstabiliser le Cameroun.

Auteur:
Yannick A. KENNE
 @yanickken39
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