Cameroun - Arnaque: Voici pourquoi Jeune Afrique s’acharne sur Paul Biya

Par René Atangana | La Météo
- 15-Dec-2014 - 13h12   71396                      
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Le journal de Béchir Ben Yahmed, mécontent de voir les autorités lui couper subitement les vivres, multiplie des titres provocateurs et vengeurs pour encourager un soulèvement populaire.
Jeune Afrique en Kiosque le 14/12/2014
Photo: (c) Jeune Afrique


«Cameroun : le péril jeune». C’est par ce savoureux titre que l’hebdomadaire Jeune Afrique ouvre son édition de ce lundi. «Les moins de 30 ans, qui n’ont connu que Paul Biya, peinent à se faire une place dans une société confisquée par leurs aînés. Jusqu’où le supporteront-ils ?», glisse perfidement le journal de Béchir Ben Yahmed. Et d’étayer, sur fond d’incitation au soulèvement façon «printemps arabe» ou «révolution burkinabè» : «L’âge moyen des Camerounais est de 19 ans, plus de 60% d’entre eux ont moins de 25 ans, mais leur président, lui, en compte 81, dont trente-deux passés à la tête du pays et la moyenne d’âge des politiciens qu’ils soient au pouvoir ou de l’opposition dépasse largement les 60 ans. Un cocktail inquiétant, sur fond de chômage et de désarroi de la jeunesse.»

Certains y verront une analyse objective, d’autres un constat résigné. Mais c’est mal connaître les pratiques licencieuses en cours dans ce journal. Concernant le Cameroun et son président, il s’agit aujourd’hui d’une véritable obsession. Cet acharnement s’est davantage prononcé depuis que le Cameroun n’arrose plus à coup de milliards l’entreprise de presse de Béchir Ben Yamed. Toutes les occasions et tous les prétextes sont devenus bons pour «allumer» Paul Biya ou des proches.

Voici, ainsi que nous le démontrions il n’y a pas longtemps, un kaléidoscope des «scoops» racoleurs et analyses graveleuses de JA sur notre pays : Comment va le Cameroun? (24/02/2011) : «À neuf mois de l'élection présidentielle camerounaise, le pays de Paul Biya hésite toujours entre dynamisme et somnolence. Plongée au cœur d'une société qui peine à libérer ses énergies» ; Cameroun : Paul Biya, jusqu'à quand ? (10/10/2011) : «L'élection présidentielle camerounaise s'est déroulée dans un climat électrique. De nombreux témoignages mettent en avant des cas de bourrages d'urnes présumés ou d'irrégularités flagrantes. Dans certains bureaux, le vote a commencé avec beaucoup de retard tandis que dans d'autres, le dépouillement débutait avant même la fermeture des opérations de vote, à 18 heures» ; Chantal Biya, femme invisible (05/09/2012) : «Son absence ne passe jamais inaperçue. Or celle-ci se prolonge mystérieusement, et les Camerounais s'interrogent. Où est passée leur Première Dame, Chantal Biya?» ; Cameroun: 1982-2012, de Biya à Biya (12/11/2012) : «Au Cameroun, l'arrivée au pouvoir de Paul Biya avait fait naître de nombreux espoirs. Trente ans après, le chef de l'État dirige un pays stable mais immobile. Qu'en pensent ceux qui n'ont connu que lui?» ; Cameroun : une armée inquiète (23/09/2013) : «Insécurité aux frontières, incertitudes de l'après-Biya, matériel et moral en berne... L'armée camerounaise traverse une vraie crise d'identité. Voyage à l'intérieur de la Grande Muette» ; Franck Emmanuel Biya, fils d'influence (07/01/2014) : «Régulièrement présenté comme un successeur possible de son Président de père, Franck Biya cultive la discrétion. Mais il est loin d'être inactif dans le monde des affaires.»


Chanteur né.

Il y a quelques semaines encore, c’est le putschiste Guerandi Mbara qui s’affichait à sa couverture, l’annonçant comme ayant été enlevé par les services secrets camerounais et sommairement liquidé. Ce que Jeune Afrique n’a pas dit à propos de cette histoire, c’est que c’est le mercenaire Jose Alberto Fernandez en personne, las d’attendre la rétribution prétendument promise par les autorités camerounaises pour «services rendus», soit 350 millions de francs Cfa, qui s’est rendu dans les locaux du journal basé à Paris pour relater sa mésaventure. Ses révélations arriveront à point nommé, à un moment où JA et le Cameroun sont en froid.

Depuis des années en effet, ce journal et le gouvernement camerounais ont conclu des accords selon lesquels le pays lui verserait 629 millions de francs Ffa tous les mois. Cette somme couvre les opérations de monitoring, d’image et autres prestations de lobbying en faveur du Cameroun. Elles n’ont plus été honorées depuis près de 4 ans, sur décision apprend-on, de Paul Biya qui ne voit pas l’opportunité d’une telle dépense. Ainsi sevrés de la manne financière, les dirigeants de JA accueilleront ces «révélations» comme une véritable aubaine pour régler leurs comptes au gouvernement camerounais.

Il s’agit en réalité d’un odieux chantage exercé sur les autorités du pays. Et le Cameroun n’est pas la seule cible de ces maîtres chanteurs installés sur les bords de la Seine. Au nom du «gombo».

Par ailleurs, d’autres observateurs pensent que les sorties récurrentes de Jeune Afrique contre le Cameroun sont nourries par des ennemis de la République, tapis dans l’ombre, qui voudraient mettre fin au régime du Renouveau. Ils trouvent que le démon ou plutôt les commanditaires de ces publications mensongères ne sont ni à Paris, Washington… mais au Cameroun. Pour eux, l’article de Jeune Afrique est le fruit de manœuvres de minuit, celles des pyromanes au couteau qui entendent, à travers le bal des rétorsions contre le régime de Biya et repris par le journal de Bechir Ben Ahmed, projeter une image autre du Cameroun.

René Atangana





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