Cameroun - Arrêt des poursuites: Soixante-six militants du MRC maintenus à la prison centrale de Yaoundé malgré la décision du président Paul Biya

Par Béatrice KAZE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 09-Oct-2019 - 14h58   4745                      
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Des partisans de l'opposant Maurice Kamto, le 5 octobre 2019 à Yaoundé, au Cameroun AFP/STRINGER
Selon Maître Sylvain Souop, coordonnateur du pool des avocats des militants et alliés du MRC, la mesure d'arrêt des poursuites risque de ne pas être effective devant les juridictions civiles.

Après l'euphorie de la libération de 102 cadres, militants et alliés du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC)  dont Maurice Kamto le  samedi 5 octobre 2019, les avocats des militants et alliés du MRC ont fait le point sur la situation  des autres personnes arrêtées dans le cadre des marches de janvier et juin 2019.

 Soixante-six personnes arrêtées, pour la plupart militants du MRC, sont toujours maintenues en détention à la prison centrale de Yaoundé. Pourquoi ces personnes ne bénéficient-elles pas de la mesure d'arrêt des poursuites?

Selon Maître Sylvain Souop avocat et coordonnateur du pool des avocats des militants et alliés du MRC: «Cette mesure d'arrêt des poursuites risque de ne pas être effective devant les juridictions civiles. Une telle occurrence serait manifestement injuste dans la mesure où nos clients concernés sont poursuivis pour les mêmes faits que ceux qui étaient mis à la charge des 102 clients libérés», explique-t-il dans les colonnes du quotidien Le Jour édition du mercredi 9 octobre 2019.

Certains de ces militants comparaissent devant  le tribunal de première instance de Yaoundé centre administratif. Pour Me Sylvain Souop,  «les faits déférés devant le tribunal militaire de Yaoundé sont exactement les mêmes que ceux examinés devant les juges civils, malgré les qualifications différentes. L'expression "tribunaux militaires" ne peut être interprétée que comme un terme générique pour désigner les juridictions en prise avec les faits liés aux marches pacifiques du 26 janvier et des 1er et 8 juin 2019. L'appel est suspensif des décisions prises. L'arrêt des poursuites peut intervenir à tout stade de la procédure», explique-t-il.

«Le pool des avocats du MRC espère donc qu'en application des prescriptions du chef de l'État et conformément à sa "volonté d'apaiser les tensions sociales", le ministre d'État chargé de la Justice demandera au ministère public de bien vouloir requérir l'arrêt des poursuites au bénéfice de leurs clients dans les juridictions concernées», conclut le journal.

Auteur:
Béatrice KAZE
 @T_B_A
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