Cameroun - Audit des fonds Covid-19/Messanga Nyamding (RDPC): «L’honorable Nintcheu est dans son rôle (…) C’est ce type d’opposant que nous voulons»

Par Pierre Arnaud NTCHAPDA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 29-Dec-2020 - 13h05   9614                      
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Messanga Nyamnding, sur le plateau de Droit de Réponse le 27 Décembre 2020 capture d'écran
Le coordonnateur du «Mouvement des Biyaistes» appelle l’Assemblée Nationale à ouvrir à son tour une enquête sur l’affaire qui vient d’être confiée au Contrôle Supérieur de l’Etat.

Invité du programme "Droit de Réponse" (Equinoxe Télévision) le 27 décembre 2020, le professeur Pascal Messanga Nyamding a commenté la décision d’auditer les fonds du Covid-19, ordonnée par la Présidence de la République du Cameroun le 15 décembre 2020. L’universitaire, fervent soutien du président Paul Biya, a déclaré que les progressistes, les rénovateurs, les biyaistes comme lui mènent depuis toujours la bataille contre la corruption. Il estime que c’est une réalité qu’il ne saurait contester au point de prendre la défense de quiconque serait indexé. «Je ne mettrai jamais ma main au feu lorsqu’on parle du vol de certaines personnalités qui occupent les fonctions de pouvoir et de gouvernement».

L’enseignant en poste à l’Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC) rappelle que dans les Etats modernes, le premier contre-pouvoir est le Parlement. Raison pour laquelle il estime que «l’honorable Nintcheu est dans son rôle », qu’«il a raison de demander une enquête parlementaire». Le professeur Messanga Nyamding se fait fort que c’est le parti politique de Jean-Michel Nintcheu, le SDF, qui était à l’origine de la révélation du scandale de corruption baptisé «Mounchipougate». Il salue l’attitude du député de Wouri-Est à l’origine de plusieurs enquêtes sur la gestion des fonds Covid-19 en ces termes: «c’est ce type d’opposant que nous voulons. Des gens qui construisent idéologiquement et dans la République leurs revendications».  

Lorsque l’on lui demande s’il comprend le scepticisme de certains Camerounais qui ne croient pas que l’enquête commanditée par Etoudi produira les résultats attendus, il répond par l’affirmative. «Je pense qu’ils ont raison de douter. Nous avons des instruments nationaux de lutte contre la corruption. Je vois la CONAC, l’ANIF, les structures interministérielles de lutte contre la corruption, le CONSUPE. Mais il faut mettre un bémol. C’est vrai que la peur du gendarme est le commencement de la sagesse, le CONSUPE et la CONAC sont des services rattachés à la présidence de la République. Si vous faites un bon bilan, si vous comptez le nombre de personnes qui sortent de la Présidence de la République et qui sont aujourd’hui en prison, les Camerounais ont raison de dire: «nous sommes devenus Saint Thomas, il faut voir pour croire», a-t-il réagi.

Auteur:
Pierre Arnaud NTCHAPDA
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