Cameroun – Avenir politique/Sam Severin Ango (membre du MRC): «Je peux estimer que moi Sam Severin Ango, je ne suis plus digne de parler de politique aujourd’hui, la politique c’est l’exemplarité»

Par Claude Paul TJEG | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 15-May-2020 - 06h13   7504                      
22
Sam Sévérin Ango capture d'écran
Dans un entretien accordé à ABK Radio, un média basé à Douala, le journaliste a avoué qu’il songe à abandonner momentanément la politique, pour revenir à son premier métier, le journalisme.

Près de 3 mois après les déboires politiques et affectifs qu’il a traversés, Sam Severin Ango n’est plus le militant débordant d’énergie, volubile et loquace qu’il était à quelques semaines des élections municipales et législatives du 09 février 2020. Aujourd’hui, c’est un homme empreint de regrets, quasiment au bord de la dépression et qui est surtout déçu par l’environnement politique camerounais. L’ancien porte-parole d’Akere Muna, candidat à la présidentielle 2018, a confié ses turpitudes à ABK Radio le mercredi 13 mai 2020.

«Je suis quelque peu déçu par l’environnement camerounais. J’ai même envie de regretter d’être né au Cameroun. J’ai envie de regretter d’être un enfant de ce pays. Un pays pour lequel les populations sont chloroformées, anesthésiées, n’ont pas le courage de prendre leur destin en main. Je suis tout autant déçu, de cette longévité légendaire des gens qui nous dirigent, de cette méchanceté ambiante, la montée du tribalisme etc» a-t-il déclaré

Cette peinture sombre de la société camerounaise, associée à ses propres déconvenues, font croire à Sam Severin Ango, qu’il n’a peut-être plus sa place en politique, et qu’il serait temps pour lui de revenir à son premier amour: le journalisme.

«Je peux estimer que moi Sam Severin Ango, je ne suis plus digne de parler de politique aujourd’hui. Parce que la politique c’est l’exemplarité. Vous avez été les premiers à relayer les choses qui me sont arrivées sur le plan privé. Et vous savez qu’à ce niveau-là, ça ne pardonne pas. Moi je voudrais être celui qui parle fort dans le domaine politique, sans être pointé du doigt, pour telle ou telle action, qui se serait déroulée dans le cadre de ma vie privée. Par rapport à cela, je ne peux pas être étiqueté aujourd’hui comme quelqu’un qui doit nécessairement rester en politique alors qu’il n’a pas été en mesure d’être quelqu’un de particulièrement exemplaire dans sa vie privée. Je voudrais sortir des rangs de la politique pour quelque temps. Le temps de me redonner une nouvelle valeur, de nouvelles choses qui peuvent amener le public à croire à nouveau à moi. Je suis tenté de refaire un peu de journalisme» a-t-il ajouté.

Concernant la non-participation du MRC , la formation politique à laquelle il appartient, au double scrutin municipal et législatif de février dernier, l’homme politique pense toujours que c’était une erreur stratégique, et que  cette dernière a permis l’élection des mauvais maires et des mauvais députés.

«(…) les dernières élections ont débouché sur l’élection des personnes qui ont des mauvais profils. On a élu des mauvais maires, on a élu de mauvais députés, on a de mauvais sénateurs, la représentation nationale aujourd’hui n’est pas la bonne. Et c’est ça qui me désole. Il faudrait qu’on aille aux élections dans les toutes prochaines années, avec quand même les garanties que les gens qui en sortiront auront tout au moins la légalité et surtout la légitimité du peuple camerounais. Ce n’est pas ce à quoi nous avons droit aujourd’hui. Et c’est ça qui me gêne fondamentalement dans le fait que le MRC ne soit pas allé aux élections. Parce qu’un on aurait eu la possibilité d’inverser la tendance et faire en sorte qu’on ait de véritables élus qui soient représentatifs du peuple camerounais», a-t-il conclu.

 

Auteur:
Claude Paul TJEG
 @T_B_D
Tweet
Facebook




Dans la même Rubrique