Cameroun - Ayah Abine écrit une lettre du fond de sa cellule: «Je suis détenu de façon illégale dans l’ignorance totale du crime que j’aurais commis»

Par Jean-M NKOUSSA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 25-May-2017 - 15h52   11099                      
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Paul Ayah Abine, Avocat général près la Cour suprême PAA
Il se dit inquiet concernant sa santé «vacillante».

Une deuxième correspondance de Paul Ayah Abine aux Camerounais. Après la première publiée en avril dernier, le magistrat hors hiérarchie, interpellé et détenu au Secrétariat d’Etat à la Défense depuis 4 mois vient à nouveau de s’adresser à ses concitoyens.

La Nouvelle Expression (LNE) parue le 24 mai 2017, publie quelques extraits de cette correspondance. « Je suis détenu de façon illégale depuis le samedi 21 janvier 2017, dans l’ignorance totale du crime que j’aurais commis. A ce qui me traitent de terroriste : que stipule l’article 12 de la Loi antiterroriste ? Pourquoi est-ce que je ne suis pas mis en jugement direct comme le stipule cet article s’il s’agit du terrorisme ? », s’interroge le président du Peoples Action Party.

Il déplore par la suite, les rumeurs véhiculées au sujet de son incarcération. « Face au silence légendaire du gouvernement relativement à la raison d’être de mon calvaire, mon cas fait l’objet de rumeurs et autres ‘‘procès’’ sur les chaînes de télé et dans les journaux, ce, alors que la Constitution de notre Nation prône la présomption d’innocence jusqu’à preuve du contraire. Il est important que je ne suis pas inculpé. Tout comme je n’ai pas été traîné devant un tribunal depuis plus 120 jours », écrit-il.

Ayah Abine achève sa lettre en invoquant son état de santé. « Ma santé vacillante est inquiétante. Depuis ma mise en détention au SED, j’ai contracté un problème cardiaque et ma vue (surtout mon œil gauche) se dégrade », lit-on. En rappel, Le Tribunal de Grande Instance du Mfoundi avait rejeté la demande de mise en liberté immédiate introduite par les avocats d’Ayah Abine. Au cours d’une conférence de presse, sa famille avait déjà parlé d’acharnement.

Auteur:
Jean-M NKOUSSA
 @jmnkoussaCIN
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