Cameroun - Balance commerciale : Vers une inversion de la tendance déficitaire ?

Par Frédéric NONOS | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 01-Dec-2019 - 14h32   8998                      
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Panel du Cameroon Investment Forum F. Nonos
Le vœu a été formulé d’industrialiser les filières riz, poissons, farine dont les importations massives plombent la balance commerciales. Mais il faudra au delà de la volonté des actions.

Sur les deux dernières années 2019 et 2018, la balance commerciale du Cameroun affiche un déficit de 8,3% du Produit intérieur brut (PIB). Les importations massives des produits alimentaires (riz, poisson, farine…) en sont l’une des principales causes. Selon l’Institut national de la statistique (INS), elles représentent en 2018 un peu plus de 710 milliards de FCFA, soit 20,6% de la dépense totale des importations. A en croire Marthe Angeline Minja, directrice générale de l’Agence de promotion des investissements (API), « les importations du riz, du poisson et de la farine ont triplé au cours de la période 2007-2017, représentant en moyenne plus du tiers du déficit commercial et 4% du PIB depuis 2013, ainsi qu’un manque à gagner d’environ 443 milliards de FCFA. »

Pour lutter contre cette saignée des devises, l’API a organisé le 3e Cameroon investment forum (CIF) du 27 au 29 novembre 2019 sur le thème « Industrialisation à travers l’import substitution ». Pendant trois jours, près de 500 participants (experts financiers, investisseurs, porteurs de projets, financiers, décideurs) ont discuté de l’urgence de l’industrialisation du Cameroun, à l’effet de sauver le tissu économique et particulièrement l’aquaculture, la riziculture et la pisciculture. « Le pays a de la matière et du potentiel pour produire. L'expertise etrangère est prête à nous accompagner. Mais il faut des financements », a reconnu le ministre de l’élevage, des pêches et des industries animales, Dr Taïga. 

De son coté, Gabriel Dodo Ndocke des mines et du développement technologique, a rappelé que l’industrialisation de ces trois filières s’inscrit en droite ligne de l'implementation du Plan directeur d’industrialisation (PDI), qui fait de l’agriculture l’un de ses axes majeurs. A travers le marché de l’investissement qui a meublé les échanges, des projets ciblés à haute valeur ajoutée ont été présentés aux potentiels investisseurs nationaux et internationaux. Reste désormais qu’à investir pour l’industrialisation de ces filières. Selon des experts, c’est par ce processus que le Cameroun pourrait inverser sa balance déficitaire et sortir de la dependance des importations. Mais il faudra des actes au-delà des discours et la volonté. La balle est donc dans le camp des politiques et des investisseurs. Le prochain CIF prévu en 2021 permettra d’en dresser un premier bilan.

 

Auteur:
Frédéric NONOS
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