Christian Penda Ekoka, président du Comité de gestion de «Survie Cameroon Survival Inititiative», n’a pas l’intention de se rendre dans les bureaux du ministère de l’Administration Territoriale pour obtenir de Paul Atanga Nji, le patron de ce département ministériel, la légalisation du programme humanitaire dont il assure la coordination. Pour ce dernier, il existe des lois et des règlements connus de tous, et dont l’observance garantit à une association la légalité républicaine. L’homme politique l’a martelé lors d’une interview accordée au journaliste Jean Bruno Tagne.
«Vous imaginez qu’on n'a pas besoin du ministre de l’Administration Territoriale pour légaliser une association. Il y a des lois et des règlements qui sont là pour la légalisation d’une association. Et il suffit de vous dire que nous passons par ces procédures.
C’est là ou vous devez vous posez la question de savoir, que deviennent ces procédures? Puisqu’il y a aucun problème à ce niveau. C’est une association, nous faisons une demande auprès d’un sous-préfet, un préfet et ainsi de suite, ce qui a d’ailleurs été fait. Je ne vois pas ce que vient faire le ministre de l’administration territoriale! Lorsque je créais le mouvement «Agir», on n’a jamais eu besoin du ministre de l’Administration Territoriale. Il y a des lois et des règlements au Cameroun qui vous permettent de créer une association ou une organisation de la Société civile. Le ministre de l’Administration territoriale c’est très loin», a-t-il déclaré.
L’ancien conseiller de Paul Biya, trouve d’ailleurs farfelus, les arguments brandis par Paul Atanga Nji, pour justifier l’illégalité du programme humanitaire impulsé par Maurice Kamto, pour collecter des fonds destinés à la lutte contre le Covid-19. Loin d’être guidé par la volonté de faire respecter la loi, Christian Penda Ekoka estime que l’attitude du MINAT masque plutôt une logique purement politique.
«Ça procède d’une autre logique. Dès le départ, nous avons souhaité dans l’organigramme du mouvement, qu’il soit membre du comité de gestion de cette initiative. S’il procède de bonne foi, il devait répondre à notre courrier, et nous inviter à nous asseoir pour élaborer des stratégies pour sauver la vie des camerounais…
Je ne souhaite pas que le Covid-19 dure plus de 6 mois. Je souhaite que ça se passe le plus rapidement possible pour que retrouve mes activités ordinaires, en tant que président du mouvement Agir, et en tant Chief Executive Officer d’un cabinet international de consultations. Personne ne souhaite rester dans la situation dans laquelle nous sommes…
alors, quand vous avez un ministre de l’administration Territoriale qui est toujours dans une logique belliqueuse, dans une logique de conflit. J’ai l’impression que le seul rapport qu’il a à l’être humain, c’est la violence, c’est la menace, c’est la terreur. Je ne l’ai jamais vu parler en mode serein. Pour un ministre de l’Administration Territoriale, c’est tout de même extraordinaire. C’est-à-dire qu’il ne comprend même pas que l’Etat est le produit d’un contrat de confiance entre les citoyens…Il me donne toujours l’impression d’agir comme s’il était en période coloniale, où les administrateurs avaient juste une logique de confinement des populations, le maintien des populations dans une sorte d’asservissement…» a-t-il ajouté.