Le Centre d’analyse et de recherche sur les politiques économiques et sociales du Cameroun (CAMERCAP-PARC), un Tink Tank associé au ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, vient de publier une étude sur: «L’efficacité de la programmation budgétaire au Cameroun: cas du budget d’investissement public». D’après cette étude, environ 11 000 milliards de FCFA ont été injectés dans les investissements publics au Cameroun entre 2010 et 2019.
«Lorsqu’on a un chiffre pareil, on aimerait voir une traduction tangible de cette dépense qui a été programmée. On a pourtant de la peine à toucher de manière concrète tout cet argent dépensé par le Cameroun», confie Barnabé Okouda, le coordonnateur du Centre d’analyse et de recherche sur les politiques économiques et sociales du Cameroun dans les colonnes du quotidien bilingue national, Cameroon Tribune, dans son édition du 21 janvier 2020.
«L’étude menée entre 2017 et 2019 s’appesantit sur la programmation avant exécution. D’après le CAMERCAP, la programmation souffre d’un problème de méthode ou plutôt d’appropriation du budget-programme. Il y a aussi une faible cohérence dans l’alignement des actions projets et programmes par rapport aux missions principales des administrations publiques. Ce qui conduit à une exécution peu performante», relève le journal.
Selon l’étude, ce sont 17 549 projets qui ont été programmés en trois ans. Beaucoup trop pour prétendre à une efficacité au sens de l’étude. «Les administrations s’éloignent de leurs fonctions premières pour s’intéresser aux fonctions secondaires généralement plus rentables financièrement. Les estimations de nos travaux révèlent que sur le triennat analysé, le gouvernement a enregistré un indice de convergence moyen des projets du Bip de 55,04%», indique Barnabé Okouda.
Pour une véritable efficacité, «l’étude recommande de revenir, au plan institutionnel, à un ministère en charge des infrastructures. Et au plan organisationnel, de réviser le modèle conceptuel de la programmation des projets d’investissements publics dès le stade de la décision d’investissement».