Cameroun - Budget d’investissement public 2020: Incertitude sur l’exécution de près de 500 projets dans la région de l’Extrême-Nord

Par Béatrice KAZE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 11-Aug-2020 - 10h44   1164                      
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Habitants d'un village à l'Extrême-Nord du Cameroun Archives
Certains justifient cette situation par la débauche d’énergie dépensée lors du double scrutin électoral, et d’autres par la peur de la pandémie du Covid19.

Plusieurs populations de la région de l’Extrême-Nord risquent de ne pas bénéficier de projets de développement arrêtés par l’Etat pour le compte du Budget d’investissement public (BIP) de l’année 2020. L’exécution d’environ 500 projets est encore incertaine dans plusieurs communes de cette région, renseigne le quotidien Le Messager dans son édition du 11 août 2020.

À titre d’exemple, la commune du premier arrondissement de la ville de Maroua n’a encore attribué aucun marché sur les 14 que l’Etat a confiés en vue d’améliorer les conditions de vie des populations, soutient le journal.

«On a une situation paradoxale quand on lance pratiquement 70% de marchés attribués et que nous n’avons que 30% à peu près pour résumer au chiffre supérieur des marchés qui ont reçu l’ordre de service de démarrer, ceci veut dire qu’en moins de 48 heures, on peut avoir 40% des entreprises qui ont reçu l’ordre de commencer dès le lendemain», confie Jean Félix Olivier Mevoung Mevoung, délégué régional du ministère des Marchés publics de l’Extrême-Nord, dans les colonnes du journal.

Selon lui, certains évoquent «la débauche d’énergies ayant entouré le processus du double scrutin électoral récemment organisé au Cameroun, d’autres la peur de la pandémie du Covid19 pour justifier leur indolence».

Toutefois, dans ce ciel sombre, l’éclaircie vient globalement des communes du Logone-et -Chari et de celles du Mayo-Kani qui se «démarquent aussi bien en termes d’attribution des marchés publics qu’en termes de délivrance des ordres de service de démarrage des travaux. Il s’agit des documents sans lesquels aucun marché public ne peut être exécuté, mais pour lesquels des documents sont produits par les maîtres d’ouvrage, bénéficiaires des projets», révèle le délégué régional du ministère des Marchés Publics.

D’après le journal, cette attitude de certains maîtres d’œuvre est très préjudiciable aux populations bénéficiaires, surtout en ce qui concerne les projets qui s’étalent sur un an. «Avant la mise sur les rails du processus de décentralisation, la passation des marchés se faisait entre janvier et avril. Le reste de l’année étant réservé à l’exécution des projets. Or rendu au mois d’août, l’on parle encore d’attribution des marchés. Que dire des projets pluriannuels ? Nombreux sont ceux qui tombent dans le clos...», peut-on lire.

Auteur:
Béatrice KAZE
 @T_B_A
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