Cameroun - Campagne Cacaoyère 2017: Des imposteurs investissent le terrain

Par Géraldine IVAHA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 25-Jul-2017 - 20h11   9052                      
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Des producteurs de cacao Archives
Ils sillonnent les grands bassins de productions, avec des versions travesties de la situation du marché international de la fève.

C’est à Ndangueng II, village situé à une trentaine de kilomètres de Mfou, le chef-lieu de la Mefou-et-Afamba, dans la région du Centre, qu’une bande de 07 personnes est allée à la rencontre des cacaoculteurs. «Ils sont arrivés et nous ont présenté des documents attestant la transparence de leur démarche», confie Pascal Zoa, un notable de la chefferie de Ndangueng II. La suite révèle que l’«équipe» étiquetée «équipe de prospection cacao 2017», disposait d’un document signé du préfet de la Mefou-et-Afamba.

Selon les informations de l’hebdomadaire Intégration du 25 juillet 2017, le 18 juillet 2017, ces personnes ont tenu une longue séance de travail avec les paysans. A l’ordre du jour, deux points essentiels: «le recensement des planteurs qui souhaitent voir leurs récoltes achetées à 500 francs CFA le kilogramme pendant la campagne 2017; la signature des accords de vente des plantations eu égard au contexte peu favorable au niveau du marché mondial». Pour conforter ces offres, il a été demandé aux uns et autres de souscrire au plus vite, moyennant quelques denrées alimentaires.

A Essang, (toujours dans la Mefou-et-Afamba), des sources locales racontent qu’au moins cinq vieillards ont «bradé» leur cacaoyère contre 100 000 FCFA chacun. Le crédo utilisé là-bas mettait surtout en relief la chute du prix de la fève sur le marché international. «Ils nous ont dit que ce prix ne compense pas suffisamment nos efforts fournis à longueur d'année pour produire un kilogramme de cacao, et surtout dans les conditionnalités exigées par les consommateurs européens. La seule voie de salut pour nous reste la vente de nos plantations», déballe un responsable de Groupe d’initiative commune (Gic).

Pourtant, souligne l’hebdomadaire, Emmanuel Mariel Djikdent, le préfet de la Mefouet- Afamba dit n’avoir autorisé personne à investir le terrain dans un quelconque bassin de production cacaoyère de sa zone de commandement. S’appuyant sur une directive du ministère du Commerce (Mincommerce), l’administrateur civil principal dit ne détenir qu’une seule information fiable sur la situation du cacao sur le marché international. «Au cours des six-huit derniers mois, les cours de ce produit ont chuté de l’ordre de 30 – 40%, c’est un phénomène qui préoccupe les pays producteurs au point où une réunion dite de crise, une réunion d’urgence de haut niveau s’est tenue le 24 avril dernier à Abidjan. A ma connaissance aucune prescription ministérielle ne nous est parvenue nous demandant d’autoriser telle ou telle démarche initiée par des tiers», justifie-t-il.

 

Auteur:
Géraldine IVAHA
 @givahaCIN
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