Cameroun - CAN 2017 - Roger Milla: «Il faut remettre de l’ordre dans l’équipe»

Par Wiliam TCHANGO | Cameroon-Info.Net
LIBREVILLE - 15-Jan-2017 - 14h25   69655                      
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Roger Milla Wiliam Tchango
De retour au Cameroun après un séjour de près d’un mois en France où il a subi une opération chirurgicale le 2 janvier 2017, Albert Roger Milla a immédiatement embarqué dans la délégation officielle qui accompagne les Lions Indomptables à Libreville au Gabon
De retour au Cameroun après un séjour de près d’un mois en France où il a subi une opération chirurgicale le 2 janvier 2017, Albert Roger Milla a immédiatement embarqué dans la délégation officielle qui accompagne les Lions Indomptables à Libreville au Gabon pour la 31ème Coupe d’Afrique des Nations. Rencontré ce dimanche 15 janvier 2017 à l’Hôtel Le Méridien de Libreville où Hugo Broos et ses joueurs ont pris leurs quartiers, l’ancien numéro 9 du Cameroun n’a pas caché sa déception à la suite du  match nul (1-1) concédé par la sélection camerounaise face au Burkina-Faso.
 
 
Comment avez-vous trouvé la première sortie des Lions contre le Burkina-Faso ?
 
Le match d’hier (Burkina Faso-Cameroun) était un match difficile parce que le Burkina Faso est une grande équipe. Mais le problème de notre équipe se réside probablement au niveau mental. Nous avons eu beaucoup d’occasions pour gagner ce match. Nous avons perdu deux points. Si lors du prochain match face à la Guinée Bissau, nous essayons d’élever le niveau, je pense que nous pouvons remporter le match.
 
 
Quelles leçons tirez-vous de ce match ?
 
Les leçons, c’est la combativité de nos jeunes garçons  qui se sont battus jusqu’au bout. Quand ils quittaient le Cameroun, je pense que personne ne leur donnait cette chance de faire ce genre de match. C’est vrai que ça n’a pas été à 100% mais il y a des choses à améliorer. Je voudrais qu’à partir de demain, l’entraineur commence à améliorer ces choses-là. C’est trop visible, on ne peut laisser cela passer si nous voulons aller loin dans la compétition. J’ai discuté avec beaucoup de joueurs et sûrement avec la permission du Ministre, j’aurais peut-être une autre causerie. Je leur ai demandé de trouver un autre jour où l’heure et je me mettrai à leur disposition, avec Gérémi Njitap et Bill Tchato, pour qu’on mette de l’ordre dans notre équipe parce qu’il y a beaucoup de désordre. Quand on revoit comment nous avons joué hier, il y a des gens qui étaient désordonnés, c’est comme s’ils ne voulaient pas se battre, c’est comme s’ils ne voulaient pas jouer. Et ce genre de joueurs, on n’en a pas besoin, je dis, vraiment, on n’en a pas besoin. Avec des jeunes, nous pouvons faire de bonnes choses. Nous devons faire un grand effort pour essayer d’amener le pays le plus loin possible.
 
 
Est-ce que vous ne pensez pas qu’il y a des choses à améliorer sur le plan tactique ?
 
C’est pour cela que je disais tantôt que nous avons joué en désordre. Peut-être que la défense était tactiquement, mais le milieu de terrain n’était pas en place tactiquement parce que vous ne pouvez pas laisser une équipe comme le Burkina qui a de bons joueurs qui savent dribler et qui, peut-être ne sont pas efficaces. Si on ne les empêche pas de contrôler le ballon, ils nous mettront en difficulté. Et même en attaque, on a été léger, vraiment très léger. On ne peut pas comprendre qu’un avant-centre comme Zoua, qui est dangereux, qui a un grand coup de pied, qui est puissant, que l’entraineur le laisse venir prendre le ballon dans nos 18 mètres pour essayer de dribbler et puis, on arrache. J’ai discuté avec Zoua, il dit que c’est l’entraineur qui lui demande de jouer comme cela. Je lui ai dit : monsieur, moi quand je jouais, quand j’étais confiant, même les autres joueurs, on n’écoutait pas l’entraineur. Ce que l’entraineur nous disait avant le match, on acceptait mais dans le match, lorsqu’on voyait que c’était dangereux, on jouait comme on le pouvait. L’avant centre reste en pointe, il empêche la défense de monter et tu es dangereux parce que tu as une bonne frappe, tu as une bonne puissance. Voila là où on a un peu péché.
 
 
Compte tenu de ce qu’on a vu hier, peut-on facilement oublier les nombreuses défections observées au sein de l’équipe ?
 
Oui ! Pour le moment, on peut oublier parce que l’équipe est déjà là. Il faut que ceux qui ont fait défections sachent qu’ils sont des camerounais. Et le Cameroun ne peut jamais courir après un joueur. Si je vois ça, moi, je serai le premier à faire le désordre. Le Cameroun n’a pas le droit de supplier un joueur qui refuse de venir défendre ses couleurs. Qu’il reste dans son coin et on va faire avec les autres. Je suis content parce que ceux qui sont là ont accepté de venir, ils ont commencé à faire le travail, on va continuer avec eux jusqu’au bout. Celui qui voudra bien plus tard revenir, les portes leur sont grandement ouvertes. Il faut  qu’ils comprennent qu’on ne fait pas le chantage avec un pays. Jamais.
 
 
Après avoir vu la Guinée Bissau jouer hier, n’y a-t-il pas d’être inquiet ?
 
Non, il n’y a pas de crainte. On a la possibilité de les battre. Ce qui a manqué aux gabonais hier, c’est de passer vers les côtés, d’avoir la maitrise du ballon. Mais le Gabon, ce n’est pas le Cameroun, on a même la possibilité de gagner avec un score large. 
 
 
Auteur:
Wiliam TCHANGO
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