Martin Camus Mimb Martin Camus Mimb
Vendredi dernier, la CAF a annoncé le renvoi à «une date ultérieure» de sa première mission d’inspection des infrastructures devant abriter la prochaine Coupe d’Afrique des nations, évoquant un désistement en dernière minute du cabinet d’expertise Pricewatherhouse.
Si cette décision continue d’agiter l’opinion publique, elle attire également les foudres des fans des Lions indomptables sur le président de la CAF, le malgache Ahmad. Pour cause, ce dernier avait annoncé le 5 août dernier, lors d’une visite au Burkina-Faso, que même à quatre équipes, le Cameroun n’était pas prêt à accueillir la grande messe du football continental.
Pour le journaliste Martin Camus Mimb, la nouvelle du report de la visite n'est bonne ni pour la CAF ni pour le Cameroun: «Elle démontre la légèreté d'un côté qui aboutit à l'angoisse de l'autre. En fait tant que ces Inspecteurs ne seront pas arrivés au Cameroun, parce que le dialogue avec la CAF a été entamé dès le départ sur les braises et avec des suspicions de part et d'autre, elles vont doubler d'intensité pour le Cameroun. Mais cela montre au moins que lorsque le Président de la CAF annonce en grandes pompes que désormais les cabinets d'audit vont s'occuper des missions, rien n'est encore bouclé».
Pour cet analyste du football africain, et qui a été nommé dans la commission Communication du Comité d’organisation de la CAN 2019, le désistement de Pricewatherhouse en dernière minute peut donc être interprété de plusieurs façons, même si les raisons évoquées étaient d'ordre sécuritaire.
1- Que le processus de désignation du cabinet a été bâclé au sein de la CAF. En d'autres termes, on est passé à l'urgence sans décliner au départ au Cabinet, tous les aspects du travail qui l'attendait.
2- Que le temps imparti à la visite des inspecteurs selon le programme rendu public ne peut permettre à un cabinet de ce rang d'effectuer correctement son travail. Pricewatherhouse étant un cabinet d'audit et non d'inspection.
3- Que compte tenu des échanges épistolaires et par médias interposés entre la CAF et la partie camerounaise, un cabinet de haut vol qui a une réputation à sauvegarder refuse de s'y embourber au risque d'être soupçonné d'avoir été influencé par l'une des parties.
Mais, quelle que soit l'hypothèse, conclut Martin Camus Mimb, «le report de cette mission augmente le niveau de suspicions, montre que toutes les innovations en phase test de la Caf ont du mal à décoller comme l'insertion des cabinets d'audit dans les missions d'inspection, et laisse désormais le Cameroun dans une angoisse sans limites».
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