Cameroun - Cardinal Christian Tumi, à propos de la Crise anglophone: «Tant que nous ne voulons pas dialoguer et nous écouter les uns et les autres, la crise va continuer»

Par Otric NGON | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 16-Apr-2018 - 14h53   14184                      
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Cardinal Christian Tumi UCAC
Réunis du 11 au 14 Avril 2018 dans le cadre de leur 43e Assemblée plénière, les évêques du Cameroun ont planché sur la vie de l’Eglise, la situation sociopolitique su Cameroun et le devenir de la jeunesse.

S’ils ont pris la résolution de davantage prier pour le Cameroun, en faveur duquel ils appellent à un retour à la paix, ils souhaitent surtout un dialogue sincère entre toutes les parties prenantes. Notamment dans la crise anglophone.

Selon le Cardinal Christian Tumi qui s’est confié à la presse aux termes des assises de Yaoundé, la situation dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest reste préoccupante. «Les tueries des militaires et des civiles continuent. Tuer des militaires ou des civils est grave. Parce que toute vie est sacrée. Nous prions pour que les tueries cessent le plus tôt possible», explique-t-il.

Pour le prélat, il est question que tout le monde se trouve autour d'une même table pour dialoguer. «Tant que nous ne voulons pas dialoguer et nous écouter les uns et les autres, la crise va continuer».

Après cette conférence marquée par une longue période de prière des évêques, le Cardinal annonce la sortie d’un document adressé à tous les Camerounais. «Toute action a toujours une cause. Il faut qu'on se pose la question de savoir quelle est l'origine de cette crise? Et que nous ayons l'honnêteté et l'esprit d'objectivité de dire la vérité et de la regarder en face».

L’origine de la crise anglophone

«Nous étions deux entités politiques de différences culturelles. Et même géographiques. Et nous avons décidé à un moment de revenir pour vivre-ensemble par la réunification, il y avait 32 ans. Nous avons lutté pour cette réunification, des jeunes que nous étions à l'époque. Je crois que la cause de la crise, c'est l'infidélité aux exigences de la réunification. Nous ne sommes pas restés fidèles à ces demandes. A la réunification, je crois que les intentions n'étaient pas les mêmes. On est tombé d'accord sur comment vivre en paix et ensemble», affirme Christian Tumi.

Selon ce dernier, «il y a des principes, des exigences sur lesquelles nous étions d'accord. Et au fur et à mesure de l'histoire, nous sommes devenus surtout dans la partie francophone, sous l'influence de la France. Et nous sommes maintenant où la partie francophone était à la réunification. Cette partie indépendante vivait avec l'appui de la France. Et leur but était d’assimiler les anglophones».

«Voilà le problème. Je sais de quoi je parle. Et les jeunes anglophones qui n'étaient pas encore nés, en étudiant l’histoire à travers le monde, ont constaté que le projet était de faire disparaître la culture anglophone», conclut-il.

Auteur:
Otric NGON
 @OtricNgonCIN
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