Cameroun - Cardinal Christian Tumi accuse l’armée: «L’armée arrive, peut-être un rebelle a tué un soldat, ils entrent dans la famille et tuent tout le monde»

Par Fred BIHINA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 21-Nov-2019 - 07h16   11288                      
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Cardinal Christian Tumi capture d'écran
Le prélat qui conduit une caravane de la paix au Nord-Ouest pense que le retour à la paix passe aussi par la fin des exactions qu’il attribue à l’armée.

Cardinal Christian Tumi n’a pas sa langue dans la poche. L’archevêque émérite de Douala qui vient de célébrer ses 89 ans, l’a encore démontré récemment.

Invité d’une émission à CRTV télé, dont un extrait a été diffusé au cours du journal de 20 h d’Equinoxe télévision du 20 novembre 2019, le prélat a pointé la responsabilité de l’armée dans certains crimes commis dans les régions anglophones.

«400 personnes ont été tuées dans le diocèse de Kumbo. Et selon une étude réalisée par l’évêque de Kumbo et certains prêtres, la majorité des personnes tuées ne sont pas du fait des séparatistes, parce qu’ils n’ont pas les armes sophistiquées identiques à celles de l’armée. Peut-être que s’ils (les séparatistes, NDLR) avaient ces armes, ils auraient tué plus de personnes, mais ils n’ont pas la possibilité de le faire», soutient l’homme de Dieu.

«L’armée arrive, peut-être un rebelle a tué un soldat, ils entrent dans une famille et tuent tout le monde», accuse Mgr Tumi qui assure détenir les preuves de ses allégations. Aussi, pense-t-il que le retour à la paix passe aussi par la fin de ces exactions.

Le prélat, originaire du Nord-Ouest, invite dans le même temps, les jeunes à quitter les brousses, déposer les armes et donner une chance à la paix. «A ceux qui sont dans les forêts, je leur demande de déposer les armes pour l’amour de leurs frères et sœurs», dit-il, soulignant que ce sont les milices séparatistes qui sont à l’origine de la fermeture des écoles.

Le cardinal Tumi et l’évêque de Kumba, Mgr Andrew Nkea (évêque de Kumba) sont à la tête d’une caravane de la paix qui parcoure le Nord-Ouest et le Sud-Ouest depuis quelques jours, pour expliquer les recommandations du Grand Dialogue National, notamment le statut spécial annoncé pour ces deux régions.

Fred BIHINA  

Auteur:
Fred BIHINA
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