Pendant plus de 30 ans, l’illustre disparu s’est fait remarquer sur le terrain des combats citoyens. L’interdiction de l’importation massive du poulet congelé au Cameroun depuis 2006, est l’une des brillantes victoires du fondateur du Service d’appui aux initiatives locales de développement (SAILD) et de l’Association citoyenne de défense des intérêts collectifs (ACDIC).
L’ingénieur agronome de formation expliquait que la campagne de lutte contre les poulets congelés importés avait pour but de protéger la production avicole nationale.
« L’écho de cette réussite résonne encore aujourd’hui, car derrière elle, ce sont des dizaines de milliers de familles qui ont recouvrés des revenus de l’aviculture et la consommation nationale de poulet local a tiré vers le haut la production » se réjouissait l’ardent défenseur du monde agropastoral.
L’impact des actions de Bernard Njonga sur le développement du milieu agricole avait amené le journal Jeune Afrique à lui consacrer un article en 2019 dans un dossier spécial intitulé « Les cinquantes personnalités qui font le Cameroun ».
« Cet activiste aux sympathies altermondialistes est devenu l’âme de la société civile camerounaise. Son itinéraire de contestataire le conduit inévitablement vers des champs de bataille où l’on pourfend le libéralisme mondialisé. Le pot de terre de la paysannerie camerounaise et africaine est donc parti en croisade contre le pot de fer de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Le directeur de publication du mensuel La Voix du paysan est également devenu le poil à gratter du pouvoir depuis qu’il a dénoncé un détournement de fonds et de matériel agricole au ministère de l’Agriculture » avait écrit l’hebdomadaire panafricain.
Bernad Njonga était originaire de Bangoua dans la Région de l’Ouest. Admirateur de Thomas Sankara, il abandonne une veuve et plusieurs orphelins.