Cameroun - Célébration de ses 50 ans de carrière/Nkotti François: «Je refuse que les gens disent que le Makossa est mort. Le Makossa ne peut jamais mourir»

Par Béatrice KAZE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 17-Mar-2021 - 10h51   3821                      
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Nkotti François Archives
L’artiste musicien célèbre depuis quelques jours ses 50 ans de carrière musicale. Un évènement marqué par l’organisation de deux soirées privées le 19 mars à Douala et le 26 mars à Yaoundé. Soirées au cours desquelles sera dédicacé son livre autobiographique de 290 pages.

L’artiste musicien Nkotti François, co-fondateur du célèbre groupe Black Styl et initiateur du concours Mutzig Star, célèbre depuis quelques jours ses 50 ans de carrière musicale. Un évènement marqué par l’organisation de deux soirées privées le 19 mars à Douala et le 26 mars 2021 à Yaoundé.

«Déjà, je n’ai pas commencé l’organisation de mon anniversaire de carrière aujourd’hui. J’ai organisé dix, quinze, vingt ans. C’est d’ailleurs lors du 20e anniversaire de ma carrière que j’ai sorti «Benyengueba Desto». J’ai organisé les 30 ans; il y a eu les 40 ans où notre illustre ainé aujourd’hui disparu, Manu Dibango, était le parrain. C’était toujours avec des spectacles grand public. Mais si j’ai choisi de le faire cette fois-ci en soirée privée, c’est surtout parce que je vais dédicacer le coffret et le livre. Ce sera lors de deux concerts dénommés soirées diner-gala dédicace. Maintenant, si des promoteurs pensent que je peux faire un spectacle grand public ailleurs, je serai prêt à y participer», confie-t-il dans une interview publiée dans les colonnes du journal Le Messager de ce 17 mars 2021.

Au cours de sa longue et riche carrière, l’auteur des titres «Loko La Mboa», «Dina lam na desto», affirme qu’il a toujours essayé de faire bouger le mouvement culturel de notre pays. «En 72, j’ai créé avec mes amis et frères Toto Guillaume, Emile Kangue, Lobe Yves, Mouelle Jean, le groupe Black Styl. J’ai contribué très fortement à la création de ce groupe qui a relancé le Makossa qui était combattu à l’époque par des musiques venant de l’extérieur, des musiques zaïro-congolaise, américaine, française et autres. Avec la création de l’orchestre Black Styl, parce que nos grands frères Nelle Eyoum, Mouelle Guillaume, Ebanda Manfred et autres commençaient à s’essouffler, il fallait des jeunes pour prendre la relève. Et ce fut le cas des Black Styl», relate le musicien.

Au sujet du regard qu’il porte sur la musique camerounaise aujourd’hui, l’initiateur du concours Mutzig Star soutient que le Cameroun a plus de 200 ethnies et de nombreux rythmes, et il conseille aux jeunes artistes de puiser à l’intérieur de ces rythmes là pour faire avancer la musique camerounaise. «Ce que les uns et les autres font aujourd’hui, je ne vais pas le critiquer, parce qu’ils ont leurs fans et le Makossa ou le Bikutsi et autres ont toujours leurs fans aussi. C’est pour cela que j’encourage beaucoup Martino Ngalle qui est un jeune, qui lui suit plutôt les pas de notre génération. Il y a toujours beaucoup d’artistes qui sont dans le Makossa. C’est pour ça que je refuse que les gens disent que le Makossa est mort. Le Makossa ne peut jamais mourir. Quand vous écoutez les Ndedi Eyango, Sergeo Polo, Belka Tobis, etc. les gens doivent arrêter de dire que le Makossa est mort», martèle Nkotti François.



 

Auteur:
Béatrice KAZE
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