Le colonel à la retraite, ancien porte-parole de l’armée camerounaise, aujourd’hui chercheur en polémologie et sur l’APSA (Architecture de paix et de Sécurité en Afrique), Didier Badjeck, a repris le média français RFI (Radio France International) après son édition de journal parlé du 27 mars 2020. Dans cette édition, RFI avait fait écho du cessez-le feu de la Southern Cameroons Defense Force, (SOCADEF), qui se présente comme le plus ancien groupe d’auto-défense du peuple et du territoire de l’Etat virtuel d’Ambazonie.
«Que ce soit très clair: il y a d’un côté la loi et son application stricte et indistinctive, et il y a de l’autre côté, l’illégalité et sa cohorte d’illégitimités. Tenir compte d’un cessez-le-feu prononcé par une faction irrédentiste participe d’une opération de légitimation de ce groupe qui semble ainsi, maître de l’initiative d’arrêter ou de continuer les combats», a déclaré l’homme qui autrefois parlait au nom de l’armée camerounaise, dans une tribune libre.
«Ceux qui éprouvent par cet acte quelques sentiments, démontrent aussi une concupiscence à leurs pratiques barbares, illégales et anticonstitutionnelles. Il n’existe aucune autre alternative que l’obtempération devant la loi; aucune explication de circonstance devant le vol, l’assassinat, le terrorisme, ou la sédition par exemple, qui ne constitue nullement le moindre dividende», commente-t-il.
L’ancien chef de la communication du MINDEF (ministère de la Défense) est «surpris» de ce qu’il appelle «une surexposition médiatique d’un cessez-le-feu prononcé quelque part, pendant que force doit rester à la loi», et s’interroge: «voudrait-on mettre sur le même piédestal de comparaison les terroristes et l’État? Parce que, sauf omission de ma part, j’ai cru avoir l’horreur d’entendre le journaliste attendre la réaction du gouvernement Camerounais?».
«Que RFI le chante comme une rhétorique tout au long de ses journaux africains de ce jour (27 mars), et même svp, au cours du journal de 12h m’interroge sur la nécessité d’une telle information, à moins de n’avoir pas une ligne éditoriale prolixe. Mais Dieu seul sait et le moins que l’on puisse dire, que l’intérêt des sujets n’est pas dilué par ces temps de pandémie, les sujets étant d’ailleurs d’intérêt général», conclu Didier Badjeck.