Cameroun - Chirurgie endoscopique en gynécologie/Pr. Jean Marie Kasia: «Il faut penser  à la formation de ceux qui vont prendre le relais demain»

Par Otric NGON | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 14-Jul-2017 - 12h08   9764                      
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Pr Jean-Marie Kasia, Administrateur directeur général du Chracerh Capture d'écran
Pour l’Administrateur directeur général du CHRACERH, il vaut mieux faire venir des spécialistes étrangers au Cameroun malgré le coût, plutôt que d’envoyer les Camerounais en formation à l’étranger.

Le Centre hospitalier de recherche et d’application en chirurgie endoscopique et reproduction humaine Paul et Chantal Biya (CHRACERH) accueille depuis lundi dernier le 10e atelier de Chirurgie endoscopique en gynécologie. Dans une interview accordée à Cameroon Tribune, l’Administrateur directeur général de ce centre hospitalier revient sur les enjeux de ces formations.

Quel est l’intérêt de ce type de formation pour les chirurgiens camerounais ?

Il s’agit de continuer le programme de formation engagée depuis plusieurs années, de former le personnel infirmier, médical, les étudiants en spécialisation en particulier les gynécologues. C’est pour les familiariser avec les techniques de chirurgie mini évasive qui est une chirurgie pas trop délabrante comme la chirurgie classique. Il faut penser  à la formation de ceux qui vont prendre le relais demain. Il ne faut pas qu’on rentre dans l’esprit figé qu’on avait à l’époque, lorsque vous avez un spécialiste quelque part, on pense qu’il ne partira pas un jour. Et c’est au moment du départ qu’on se rend compte qu’il n’y a plus de ressources humaines. C’est toute une chaîne. Donc il faut y penser aujourd’hui. Le président de la République a pensé le Cameroun en 2035 et nous, scientifiques, devons aussi lui emboîter le pas pour préparer ceux qui assureront notre relève. Dans ce domaine où la science évolue énormément, il faut former de génération en génération.

Quel plus les experts étrangers apportent-ils ?

Lorsqu’on fait venir les experts sur place, on a la possibilité de former beaucoup de jeunes. En deux ans, nous avons pu mettre en place la fécondation in vitro. Nous avons une équipe performante parce qu’on les fait venir même si cela nous coûte cher peut-être, mais ça vaut mieux que d’envoyer des Camerounais en formation à l’étranger. Il vaut mieux qu’on forme au maximum de telle sorte que lorsqu’on aura suffisamment de spécialistes dans tous ces domaines, ils pourront se déployer à Douala, Bafoussam, Bamenda, bref dans tous les coins du Cameroun pour faire bénéficier les populations des avancées de la science. Parce que ceux qui vivent dans des zones reculées éprouvent des difficultés à venir à Yaoundé et c’est injuste.

Comment s’effectue concrètement cette formation ?

Elle se fait en deux temps : la théorie et la pratique. La pratique s’effectue à travers des simulateurs avant de passer sur un modèle vivant, un modèle animal. Une fois ces deux premières étapes franchies, on passe ensuite à la pratique sur le corps humain. On passe par ces étapes pour augurer de la maîtrise aux uns et aux autres. À côté de cela, il y a des formations théoriques grâce aux TIC à plusieurs niveaux à travers les connaissances livresques, il s’agit là du savoir-savant. Le savoir-faire s’acquiert à travers la vidéo, la télé chirurgie grâce à laquelle on a une tonne de connaissances jamais égalées.

Auteur:
Otric NGON
 @OtricNgonCIN
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