Cameroun - Climat post-électoral: Le discours de la haine fait sa montée en puissance

Par Fred BIHINA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 15-Oct-2018 - 12h25   8771                      
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Un Bureau de vote a Yaounde - 07/10/2018 Facebook
La violence verbale tend à gagner le terrain au lendemain de l’élection présidentielle.

Le constat est sans équivoque ! L’après élection présidentielle au Cameroun est marquée par la montée d’une escalade verbale extrêmement dangereuse pour la paix et l’unité du Cameroun. Sur les réseaux sociaux, dans les rues, les conversations tournent souvent en une affaire de repli identitaire, ou de menaces verbales.  

Le journal Intégration a décidé de crever l’abcès dans son édition du 15 octobre 2018. Le journal revient notamment sur les propos de Jean-Marc Bikoko. Le président de Dynamique Citoyenne évalue le climat post-électoral au Cameroun. «Le discours va-ten-guerre orne l’après-élection au Cameroun», dit-il. «Porté par Atanga Nji, poursuit l’activiste de la société civile, ce discours est la métaphore de toutes les angoisses du pouvoir en place en proie à un doute existentiel».

Pour M. Bikoko, «l’excès de zèle et la dérive autoritaire du ministre de l’Administration Territoriale (MINAT) à travers des déclarations intempestives et certaines prises de positions maladroites ne résisteront pas sur la durée». Il s’appuie notamment sur les propos d’Atanga Nji deux jours avant le vote. S’offusquant de la déclaration du directeur de campagne de Maurice Kamto qui avait affirmé que le MRC va résister si sa victoire lui était volée, le MINAT a déclaré : «la révolution est essentiellement carnivore ; elle se nourrit du sang de ceux qui l’ont organisée».

A ce discours belliqueux, s’ajoutent des prises de position essentiellement sur la base de l’ethno-fascisme. Certains n’hésitent pas par exemple à stigmatiser la communauté bamiléké depuis que Maurice Kamto a revendiqué sa victoire à la présidentielle. En face, d’autres réagissent en avançant également des arguments tribaux.

Une situation qui a poussé des leaders d’opinion à monter au créneau. La rappeur Valsero a, de ce fait dénoncé cette montée du tribalisme en appelant les Camerounais à travailler ensemble pour un meilleur avenir.

Fred BIHINA

Auteur:
Fred BIHINA
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